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Les évêques veulent relancer l'élan missionnaire

Photo fournie par le service de presse du Vatican le 28 octobre 2012 montrant le pape Benoît XVI conduisant une messe dans la basilique Saint-Pierre [ / Osservatore Romano/AFP] Photo fournie par le service de presse du Vatican le 28 octobre 2012 montrant le pape Benoît XVI conduisant une messe dans la basilique Saint-Pierre [ / Osservatore Romano/AFP]

Les évêques du monde entier ont achevé leurs états généraux sur la nouvelle évangélisation, dans une ambiance franche, à mille lieues des miasmes de "Vatileaks", mettant l'accent sur le renouveau missionnaire de l'Eglise plus que sur les réformes structurelles.

140 évêques, soit plus de la moitié des évêques présents, n'avaient jamais participé à un synode. Les interventions ont été variées, et le scandale "Vatileaks" absent des débats, selon tous les témoignages.

Le pape a parlé d'un événement "consolant et encourageant" alors que le Saint-Siège vit depuis des mois dans une atmosphère de crise feutrée.

"Il n'y a pas beaucoup d'institutions dans le monde qui osent ainsi se remettre en question", a commenté Mgr Olivier Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom Penh, plus jeune évêque participant.

Les débuts avaient été marquées par des interventions pessimistes sur la sécularisation dans les sociétés occidentales, les caricatures des médias et la marginalisation des Eglises.

Et puis, "il y a eu un changement de ton" et un appel à aussi "lire les beaux signes des temps", a commenté Mgr Schmitthaeusler.

Le dynamisme et le courage est venu aussi des Eglises éloignées de Rome: "Nous sommes en Asie une minuscule minorité. C'est comme cela que nous prospérons!", a fait remarquer l'archevêque de Manille, Mgr Luis Antonio Tagle, futur cardinal et personnalité remarquée au synode.

Les interventions d'évêques de pays en difficulté, du Nigéria au Pakistan en passant par la Syrie ont beaucoup impressionné, avec les témoignages de martyrs de la foi et d'une difficile confrontation avec l'islamisme, et des appels virulents à "l'humilité", à la "purification", à la fin de "l'arrogance".

Figures solides"

58 propositions ont été remises au pape, qui visent à faire de tous les chrétiens des évangélisateurs vraiment "croyants" et "crédibles", selon l'archevêque de Montpellier Pierre-Marie Carré, secrétaire spécial du synode.

"Ce ne sont pas des modifications de structures qu'il fallait. C'est avec leur foi -une foi qui doit être bien structurée-- que les croyants peuvent amener des transformations", a-t-il dit.

Ces propositions que le pape peut modifier à sa guise ont déçu ceux qui pensent que l'Eglise doit adopter des réformes et se doter de nouvelles structures: il y a peu d'avances concrètes sur le rôle des femmes, des laïcs, sur l'oecuménisme. Un simple rappel que l'Eglise doit être une "maison accueillante" pour "tous ceux qui ne sont pas en règle" comme les divorcés remariés, et éviter de donner des leçons.

Par contre, Vatican II a été la source et la clé de lecture constante, aucune nostalgie de l'avant-Concile ne s'étant exprimé, selon plusieurs témoins.

Mais la référence au Concile, avait prévenu le pape, signifie en revenir à ses textes. Une forme de rappel à l'ordre à ceux qui tablaient sur "l'esprit" de Vatican II pour rompre avec la Tradition.

Lors de la messe de clôture, Benoît XVI a évoqué "la flamme vive qui donne lumière et chaleur à toute la maison" de l'humanité, en affirmant que les hommes, pour être à nouveau attirés par le message chrétien, ont besoin de modèles, de "saints" de tous âges.

Le plus applaudi au synode aura été un catéchiste romain de 23 ans, Tommaso Spinelli, qui a évoqué une Eglise tiède aux liturgies fades: "La nouvelle évangélisation a besoin de substance", or les "figures solides" de prêtres "deviennent une minorité".

"Le prêtre a perdu confiance en l'importance de son ministère, perdu son charisme et sa culture, il s'adapte à la pensée dominante" ou fait "des tentatives insignifiantes d'être original" dans la liturgie.

La centralité de la messe, les sacrements, la beauté de la liturgie, la bonne catéchèse --aujourd'hui souvent déficiente-- qui doit accompagner enfants et adultes, utilisant aussi les langages des nouveaux médias, ont été les leitmotiv de ce synode.

Le père Adolfo Nicolas, supérieur des jésuites, a regretté qu'il n'y ait pas eu une présence plus importante de laics, qui aurait donné une vision plus réelle des choses: "nous (en tant qu'évêques) nous sommes tous des producteurs, pas des consommateurs" de l'évangélisation, a-t-il reconnu avec humour.

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