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Chine : les plus hauts dirigeants réunis en plénum

Des soldats sur la place Tian An Men à Pékin le 1er novembre 2012 [Ed Jones / AFP] Des soldats sur la place Tian An Men à Pékin le 1er novembre 2012 [Ed Jones / AFP]

Les plus hauts dirigeants chinois étaient réunis jeudi en plénum pour mettre la dernière main aux préparatifs du 18ème congrès du Parti communiste chinois (PCC), qui doit officialiser la semaine prochaine la passation de pouvoir entre le président Hu Jintao et son successeur Xi Jinping, a annoncé l'agence officielle Chine Nouvelle.

Dernier plénum du comité central élu en 2007 au précédent congrès du PCC, les quelque 500 membres du "parlement du parti" devraient également confirmer l'exclusion de Bo Xilai, l'ex-membre du Politburo à l'origine du plus retentissant scandale politico-financier de ces dernières années.

Dans une atmosphère alourdie par les révélations sur la fortune des familles des hauts dirigeants du pays, les membres du comité central vont devoir s'accorder sur le choix des hommes et des propositions soumis au congrès, qui s'ouvre jeudi prochain et tournera la page des dix ans au pouvoir du président Hu Jintao.

L'affaire Bo Xilai a retardé d'un mois le congrès, qui se tient traditionnellement début octobre.

Le plénum "discutera du projet de rapport soumis au 18ème congrès (...), ainsi que d'un projet d'amendement aux statuts du PCC et d'un projet de rapport de la commission de discipline" du comité central, a indiqué Chine Nouvelle.

Mais comme à l'accoutumée, les travaux du plénum, qui peuvent durer d'un à plusieurs jours, seront entourés d'un épais mystère jusqu'à la parution d'un communiqué officiel.

Pékin vit depuis plusieurs jours sous un dispositif sécuritaire lourdement renforcé et, sur la place Tian Anmen, des centaines de policiers en civil et en uniforme veillaient à éviter tout attroupement.

Non loin, aux approches de l'hôtel Jinxi où se tient le plénum, sur l'avenue de la Paix céleste, toute personne se voyait contrôlée, a constaté l'AFP.

Bo Xilai, ancien membre du Bureau politique du Parti communiste, âgé de 63 ans et détenu au secret depuis avril, doit répondre notamment d'accusations de corruption "massive" et d'abus de pouvoir.

Exclu du PCC en septembre sur décision du Bureau politique, le dirigeant déchu doit voir cette mesure confirmée par le plénum, ce qui ouvrirait la voie à son procès en justice après la levée de son immunité parlementaire, décidée fin octobre.

Il est notamment mêlé à l'affaire de l'assassinat par son épouse Gu Kailai, condamnée à la peine de mort avec sursis en août, de l'homme d'affaires britannique Neil Heywood.

Le plénum devrait également trancher la question de la composition du Bureau politique - la moitié environ des 25 membres doivent s'en retirer, frappés par la limite d'âge de 70 ans - et celle de son Comité permanent, instance suprême du parti unique.

Forte actuellement de neuf membres, elle pourrait être réduite à sept. Au-delà du nombre, il s'agira de savoir quelles responsabilités ne figureront plus dans cette instance, celles de la propagande et de la sécurité étant le plus souvent évoquées.

Le comité central est composé de 204 membres titulaires et 167 suppléants. La commission de discipline compte, elle, 127 membres.

Pour Joseph Cheng, expert de la politique chinoise à la City University de Hong Kong, les listes des nouveaux dirigeants sont déjà prêtes, car "l'élite du parti veut savoir qui va avoir quel poste", notamment quels ministères et quelles provinces.

Outre le choix des personnes, les travaux de la commission de discipline devraient être parmi les plus discutés, après les récentes révélations par le New York Times de la fortune accumulée par les proches du Premier ministre sortant, Wen Jiabao, estimée à plus de deux milliards d'euros.

Wen Jiabao doit être remplacé comme numéro deux par Li Keqiang, qui prendra ses fonctions de chef du gouvernement en mars prochain.

La fortune de la famille de Xi Jinping, donné comme le futur secrétaire général du PCC la semaine prochaine, et donc prochain président chinois en mars 2013, avait fait l'objet d'une enquête approfondie par l'agence Bloomberg en juin dernier.

"Les médias internationaux sont devenus un élément important dans la lutte pour le pouvoir, pour discréditer un dirigeant ou un autre", estime Joseph Cheng, selon qui la multiplication des scandales suscite colère et cynisme dans l'opinion.

La corruption massive des responsables locaux et nationaux est au centre des préoccupation du prochain congrès, "réunion très importante à un moment-clé où la Chine travaille à bâtir une société relativement prospère" et veut "accélérer la transformation de son modèle de développement", selon Chine Nouvelle.

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