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L'auteur du film anti-islam condamné à un an de prison

Croquis d'audience réalisé par Mona Shafer Edwards, de l'auteur du film anti-islam, Mark Basseley Youssef, le 27 septembre 2012 devant un tribunal à Los Angeles [Mona Shafer Edwards / AFP/Archives] Croquis d'audience réalisé par Mona Shafer Edwards, de l'auteur du film anti-islam, Mark Basseley Youssef, le 27 septembre 2012 devant un tribunal à Los Angeles [Mona Shafer Edwards / AFP/Archives]

L'auteur du film anti-islam qui avait déclenché une vague de violences meurtrières dans les pays arabes, a été condamné mercredi à un an de prison pour violation de sa liberté conditionnelle dans une affaire de fraude bancaire, a annoncé un tribunal de Los Angeles.

Mark Basseley Youssef, 55 ans, connu précédemment sous le nom de Nakoula Basseley Nakoula, a reconnu avoir utilisé plusieurs pseudonymes, en violation de sa liberté conditionnelle.

En admettant sa culpabilité pour quatre chefs d'accusation -- notamment l'obtention d'un permis de conduire californien au moyen d'une fausse identité -- Mark Basseley Youssef a pu passer un accord avec le bureau du procureur, qui a abandonné quatre autres chefs d'accusation.

L'usage de fausses identités constituant une violation de sa liberté conditionnelle, il a été condamné par un tribunal fédéral de Los Angeles à un an de prison, suivis de quatre ans de contrôle judiciaire.

Mark Basseley Youssef avait été condamné en 2010 à 21 mois de prison pour avoir ouvert plusieurs comptes bancaires et cartes de crédit au moyen de fausses identités.

Si l'accusation a écarté lors de l'audience tout lien entre le brûlot anti-islam "L'innocence des mulsulmans" et la violation de la liberté conditionnelle de son auteur, elle a néanmoins affirmé que le film était une nouvelle preuve de sa "propension récurrente à la tromperie".

Le procureur-adjoint Robert Dugdale a ainsi estimé que M. Youssef avait "trahi" les acteurs du film en omettant de leur dire qu'il venait de sortir de prison ou en doublant le film avec de nouveaux dialogues après le tournage.

"Sa tromperie a causé un préjudice réel à certaines personnes", a ajouté M. Dugdale, précisant qu'au moins une actrice du film craignait pour sa vie. D'autres "considèrent que leur carrière est finie" après avoir participé à ce film, selon le procureur-adjoint.

L'avocat de M. Youssef, Steve Seiden, a affirmé pour sa part qu'en tant que principal auteur et producteur du film, son client avait le droit de changer les dialogues et le titre. "Les acteurs ont signé des décharges", a-t-il dit.

M. Youssef, domicilié à Cerritos, au sud de Los Angeles, avait été arrêté le 27 septembre, après que son film eut déclenché une vague de violences au Proche-Orient, faisant plus de 50 morts, dont l'ambassadeur américain en Libye.

Il avait d'abord été brièvement entendu le 15 septembre par son agent de probation, dans le cadre de sa liberté conditionnelle.

Il s'était ensuite caché, craignant pour sa sécurité. La police avait aidé sa famille à le rejoindre deux jours plus tard, avant son arrestation.

La justice avait alors ordonné son emprisonnement immédiat, sans possibilité de libération sous caution, au motif qu'il risquait de s'enfuir et présentait un danger pour la communauté. "La cour n'a pas confiance dans l'accusé", avait déclaré la juge.

Le film, de facture amateur, dépeint le prophète Mahomet comme un voyou aux pratiques déviantes.

Une des actrices du film, Cindy Lee Garcia, a affirmé avoir été trompée sur l'objet du film et a réclamé devant les tribunaux le retrait des extraits sur Youtube. Elle a été déboutée à deux reprises.

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