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Hommage national à Niemeyer au Brésil

L'architecte brésilien Oscar Niemeyer, le 15 décembre 2009 dans son bureau à Rio de Janeiro [Vanderlei Almeida / AFP/Archives] L'architecte brésilien Oscar Niemeyer, le 15 décembre 2009 dans son bureau à Rio de Janeiro [Vanderlei Almeida / AFP/Archives]

Le Brésil rendait jeudi un hommage national à Oscar à , capitale futuriste surgie de la vision de cet majeur du XXe siècle mort mercredi à l'âge de 104 ans.

La "capitale de l'espérance", comme l'avait baptisée André Malraux, s'est réveillée sous le choc. Sur tous les bâtiments officiels, les drapeaux ont été mis en berne, en signe de deuil.

Une veillée du corps aura lieu dans l'après-midi au Palais du Planalto, où siège la présidente Dilma Rousseff, construit par ce disciple de Le Corbusier qui a su imprimer des courbes sensuelles au béton.

"Je suis triste. C'est l'âme de Brasilia qui s'en est allée. En même temps, je ne connais personne qui ait eu une vie aussi remplie. Il a travaillé pendant 70 ans et réalisé tous ses rêves", témoigne Rita Siriaka, qui compte aller se recueillir devant la dépouille de Niemeyer.

Une vue générale de Brasilia, en 2007 [Evaristo Sa / AFP/Archives]
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Une vue générale de Brasilia, en 2007
 

Elle se rappelle qu'enfant, dans cette ville moderniste alors à peine sortie de terre, elle croyait "qu'en l'an 2000, on s'y déplacerait en voitures volantes".

Tôt le matin, certains habitants sont allés se recueillir dans la cathédrale épurée de Brasilia, l'une des oeuvres de Niemeyer célèbre pour ses murs de vitraux.

"Brasilia fut un projet exceptionnel qui a signifié la rédemption du pays, parce qu'ici, il n'y avait rien, aucun développement", déclare Edvaldo Gonçalves. "Je suis arrivé à Brasilia en 1974. C'était fanstastique. J'y ai refais ma vie".

Rêve égalitaire

La dépouille d'Oscar Niemeyer a été embaumée jeudi matin à Rio, où l'architecte s'est éteint après un mois d'hospitalisation, à dix jours de son 105e anniversaire.

La cathédrale de Brasilia, le 11 décembre 2007, oeuvre d'Oscar Niemeyer, inaugurée en 1960. [Evaristo Sa / AFP/Archives]
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La cathédrale de Brasilia, le 11 décembre 2007, oeuvre d'Oscar Niemeyer, inaugurée en 1960.
 

L'architecte a été revêtu d'un costume bleu marine et d'une chemise à rayures, bleu marine aussi, sa tenue préférée.

La dépouille devait être transportée par avion vers la capitale où elle devait arriver à 13H30 locales (15H30 GMT), selon les autorités.

La dépouille d'Oscar Niemeyer sera ramenée dans la soirée dans sa ville natale de Rio, où aura lieu une cérémonie privée au siège de la mairie à Botafogo. La veillée mortuaire ne sera ouverte au public que vendredi matin. Les funérailles auront lieu dans l'après-midi au cimetière Sao Joao Batista, à Botafogo également.

"Je me joins au Brésil tout entier dans le deuil (...). Il est parti, mais restera toujours parmi nous, présent dans les lignes des bâtiments qu'il a érigés au Brésil et dans le monde", a écrit jeudi l'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

Le siège des Nations Unies à New York, le 4 février 1996, oeuvre de l'architecte brésilien Oscar Niemeyer [Jon Levy / AFP/Archives]
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Le siège des Nations Unies à New York, le 4 février 1996, oeuvre de l'architecte brésilien Oscar Niemeyer
 

"La monumentale Brasilia, où il a laissé la marque de son art et concentré ses rêves d'une ville qui puisse abriter avec tendresse et confort pauvres et riches, hommes ordinaires ou extraordinaires, sera toujours l'expression maximale de son génie et de sa générosité", a ajouté Lula dans un communiqué.

Niemeyer, militant jusqu'au bout, disait à la fin de sa vie qu'être centenaire "était une merde" et que sa seule joie était de voir un Brésil devenu plus "égalitaire grâce au président Lula" (2003-2010).

Dès mercredi soir, la présidente du Brésil avait déploré la perte d'un des "génies" du Brésil, rendant hommage au "révolutionnaire" qui a toujours "rêvé d'une société plus égalitaire".

Né le 15 décembre 1907 à Rio, dans une famille bourgeoise d'origine allemande, portugaise et arabe, Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer Soares, a participé à la réalisation de plus de 600 oeuvres en 70 ans de carrière, dont le siège de l'ONU à New York et celui du Parti communiste français à Paris.

L'essence du Brésil

 
 

"On voulait faire des immeubles qui provoquent une certaine stupeur parce qu'ils étaient différents", avait-il déclaré dans une interview à l'AFP.

Inaugurée le 21 avril 1960, Brasilia, dont il a réalisé les bâtiments phares, lui a fait remporter d'innombrables prix, comme le Pritzker (le Nobel d'architecture) en 1988.

Le quotidien O Globo publiait en première page une photo du patriarche, son éternel cigarillo à la main, scrutant la plage de Copacabana depuis la baie vitrée arrondie de son atelier de Rio.

Sa veuve Vera Lucia Cabrera, 66 ans, a confié que pendant son hospitalisation, il lui disait: "je dois sortir, j'ai du retard dans mon travail+.

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