L’annonce de la mort du brésilien Oscar Niemeyer a suscité une pluie d’hommage. Pour l’architecte Jean Nouvel, il appartient désormais au Panthéon des artistes.
Les réactions sont nombreuses après la disparition d’Oscar Niemeyer. Quelle place occupera-t-il dans l’histoire de l’architecture ?
C’était le dernier monstre sacré de la modernité du XXe siècle. Après le Corbusier, Frank Lloyd Wright, Mies van der Rohe, je le mettrais en quatrième position des plus grands.
Sa place au Panthéon est acquise. Quand je suis entré aux Beaux Arts, il y avait ces deux visions qui s’opposaient : celle de Le Corbusier et celle de Niemeyer. Si on doit faire un rapprochement avec la peinture, je dirais que le premier est Picasso, le second Matisse.
Comment définiriez vous son approche ?
Il avait un sens incroyable de la simplicité et de l’échelle. Du trait au bâtiment il y avait très peu de différence. Niemeyer, c’est le geste le plus simple. Un grand maître de l’expression dans la modernité. C’est aussi la force du symbole avec notamment les coupoles inversées.
C’était un homme très engagé…
Oui il avait de fortes convictions. Dès le début, il était désintéressé par l’argent. Ce qui comptait c’était de mettre ses idées en application. Par ailleurs il a été un fervent militant communiste doté d’une vision très humaniste.
Quelle est sa réalisation qui vous marque le plus ?
L’université de Constantine en Algérie. Elle domine la ville, c’est une telle masse. Il y a une tension avec le paysage qui est incroyable.