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Législatives roumaines, le centre gauche favori

Opération de vote le 9 décembre 2012 à Bucarest [Daniel Mihailescu / AFP] Opération de vote le 9 décembre 2012 à Bucarest [Daniel Mihailescu / AFP]

Les Roumains élisent dimanche leur nouveau parlement, un scrutin que la de centre gauche, au pouvoir depuis mai, semble assurée de gagner, mais le président de centre droit Traian Basescu pourrait jouer les trouble-fêtes.

Sous une pluie battante, à Bucarest, ou bravant de fortes chutes de neige dans le nord et l'ouest du pays, les électeurs se dirigeaient par petits groupes vers les bureaux de vote.

Trois heures après l'ouverture du scrutin, 4,52% des 18,2 millions d'électeurs inscrits avaient voté, soit un taux légèrement inférieur à celui enregistré en 2008 (4,87%), selon le Bureau électoral central.

Les sondages créditent l'Union sociale-libérale (USL, majorité), qui regroupe les sociaux-démocrates du Premier ministre Victor Ponta, les libéraux et les conservateurs, de 48 à 61% des intentions de vote. Suite à la redistribution des voix, l'USL pourrait disposer d'une majorité des deux tiers au Parlement bicaméral, dont 470 sièges sont à pourvoir.

Mais elle devra cohabiter avec M. Basescu dont le mandat court jusqu'en 2014.

Le camp du président, l'Alliance pour une Roumanie droite (ARD), qui a gouverné entre 2008 et mai 2012, arrive loin derrière avec entre 15 à 23% des intentions de vote.

"Les Roumains vont aujourd'hui fermer un chapitre de l'Histoire pour en ouvrir un autre, meilleur", a déclaré M. Ponta apès avoir voté dans son fief de Targu Jiu (sud-ouest).

"J'ai voté pour que la poursuive son chemin vers l'Occident", a pour sa part lancé M. Basescu, qui accuse l'USL d'éloigner ce pays de l'Union européenne, dont il est membre depuis 2007.

Installée au pouvoir en mai après une motion de censure, l'USL surfe sur une vague de mécontentement contre la sévère cure d'austérité imposée en 2010 par le gouvernement de centre droit, avec des coupes de 25% des salaires du secteur public.

"J’ai voté pour l’USL car je crois que la Roumanie a besoin d’un changement (après les 4 ans de pouvoir de la droite). Plus que les mesures d’austérité, ce qui m’a choqué c’est que le gouvernement de centre droit a fait preuve de trop de malhonnêteté", explique à l’AFP Mihai, un gendarme d’une trentaine d’années qui préfère taire son nom de famille.

"J’ai voté pour l’USL car les autres ont été au gouvernement ces dernières années, ils ont vu le pot de miel et ils n’ont pas pu s’empêcher de mettre les doigts dedans. Bon, évidemment, je ne suis pas sûr que ceux de l’USL ne feront pas pareil", dit Ioan Marian un retraité de 65 ans venu voter avec sa femme.

Costel Bivol, 54 ans, qui vend au marché les pommes de sa petite exploitation, a au contraire choisi l’ARD. "On ne peut pas leur reprocher les mesures d’austérité. La crise était là, il fallait faire quelque chose. Ils ont des gens mieux préparés pour gérer le pays", dit-il.

"Nous assisterons à un vote punitif, les ressentiments envers le Parti démocrate-libéral (PDL, membre de l'ARD) pour les coupes des salaires en 2010 sont très vifs", a déclaré à l'AFP le sociologue Vasile Dancu.

Une victoire de l'USL ne signifie pas pour autant que M. Ponta serait reconduit automatiquement dans ses fonctions, alors que M. Basescu a laissé entendre qu'il ferait son propre choix.

"Pro-européen et pro-atlantiste, loyal à l'intérêt national, respectueux de la Constitution et de l'Etat de droit et avec un CV sans zones d'ombre: voici le profil du futur Premier ministre", a-t-il lancé vendredi, semblant énumérer toutes les qualités qu'il reproche à M. Ponta de ne pas avoir.

Un refus de désigner M. Ponta, qualifié "d'abus de pouvoir" par certains analystes, risque de valoir au chef de l'Etat une nouvelle tentative de débarquement.

Mais une crise politique est la dernière chose dont aurait besoin la Roumanie, deuxième pays le plus pauvre de l'UE, qui peine à renouer avec une croissance durable, avertissent investisseurs et analystes économiques.

Le Parti du peuple Dan Diaconescu (PPDD), une formation populiste fondée par un sulfureux patron de télévision renvoyé en justice pour chantage, pourrait créer la surprise. Les sondages le voient en effet arriver troisième.

Des sondages de sortie des urnes seront diffusés aussitôt après la clôture du scrutin, à 19H00 GMT. Les premiers résultats partiels seront publiés lundi matin.

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