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L'UE sortira renforcée de la crise, promettent les lauréats du Nobel

Le président de l'UE Herman Van Rompuy (C), le président de la Commission européenne José Manuel Barroso (G) et le président du Parlement européen Martin Schulz le 9 décembre 2012 à Oslo [Daniel Sannum-Lauten / AFP] Le président de l'UE Herman Van Rompuy (C), le président de la Commission européenne José Manuel Barroso (G) et le président du Parlement européen Martin Schulz le 9 décembre 2012 à Oslo [Daniel Sannum-Lauten / AFP]

Le trio de personnalités chargé de recevoir le prix Nobel de la paix au nom de l'Union européenne s'est employé dimanche, à la veille de la cérémonie, à désamorcer les critiques en s'engageant à maintenir une UE en crise sur la voie de la paix.

"L'UE traverse une période difficile", a admis son président, Herman Van Rompuy, au cours d'une conférence de presse à l'Institut Nobel d'Oslo. "Nous sortirons de cette période d'incertitude et de récession plus forts qu'avant (...) Nous voulons que l'Europe redevienne un symbole d'espoir", a-t-il dit.

En compagnie des présidents de la Commission européenne José Manuel Barroso et du Parlement européen Martin Schulz, M. Van Rompuy se verra remettre lundi le Nobel attribué à l'UE pour son rôle dans la transformation "d'un continent de guerre en continent de paix".

Une contribution remise en cause par de nombreuses voix critiques pour qui le moment est particulièrement mal choisi alors que l'Union européenne traverse la crise la plus grave de ses 55 ans d'histoire.

Celle-ci a mis à rude épreuve la solidarité entre Etats riches du Nord et Etats du Sud surendettés et soumis à de douloureuses cures d'austérité, provoquant de violents désordres sociaux et la poussée de l'extrémisme comme en Grèce.

Le président de l'UE Herman Van Rompuy (C), le président de la Commission européenne José Manuel Barroso (2eG) et le président du Parlement européen Martin Schulz le 9 décembre 2012 à Oslo [Daniel Sannum-Lauten / AFP]
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Le président de l'UE Herman Van Rompuy (C), le président de la Commission européenne José Manuel Barroso (2eG) et le président du Parlement européen Martin Schulz le 9 décembre 2012 à Oslo
 

"La crise financière montre que nous n'étions pas totalement armés pour faire face à une crise de cette amplitude", a noté M. Barroso.

Reconnaissant des divergences entre Etats membres, il a estimé que la réponse était davantage d'union, et non la fin du processus de construction européenne.

"Jusqu'à présent, depuis le début de la crise, tous les pas qui ont été faits l'ont été en direction de plus, pas de moins d'intégration", a-t-il déclaré.

Les dissensions ne manquent pourtant pas. Ces derniers mois, les Européens ont été incapables de s'entendre sur une sortie de crise pour la zone euro, sur leur futur budget commun ou encore sur la demande palestinienne d'un statut rehaussé à l'ONU.

Les Vingt-Sept ne parviennent même plus à afficher une unité de façade: une petite vingtaine de dirigeants, dont François Hollande et Angela Merkel, assisteront à la cérémonie Nobel, mais une demi-douzaine ont décliné l'invitation, pas toujours pour des questions de calendrier.

Manifestation à Olso contre l'attribution du prix Nobel de la paix à l'UE, le 9 décembre 2012 [Cornelius Poppe / Scanpix/AFP]
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Manifestation à Olso contre l'attribution du prix Nobel de la paix à l'UE, le 9 décembre 2012
 

Le Britannique David Cameron, qui ne compte pas parmi les plus euro-enthousiastes, a indiqué très tôt qu'il n'irait pas à 0slo. Idem pour le président tchèque Vaclav Klaus, notoirement eurosceptique.

Si l'UE est souvent dépeinte comme arrogante, bureaucratique et distante de ses 500 millions d'habitants, ses dirigeants --peu connus du grand public-- ont joué dimanche la carte de l'humilité.

Le Nobel? "Je prends ça comme un avertissement, une alerte: restez fidèles à ce que les pères fondateurs ont créé, ce que les exécutants ont poursuivi, et ne jouez pas avec cet héritage", a dit M. Schulz.

Paradoxalement, le prix a été attribué dans un pays qui refuse obstinément d'adhérer à l'UE. Les Norvégiens ont rejeté une telle perspective par référendum en 1972 et 1994, et environ trois quarts d'entre eux s'y disent aujourd'hui opposés.

 
 

"Ce prix ne devrait pas être interprété comme un élément du débat norvégien sur une adhésion ou pas", a dit le président du comité Nobel, le très europhile Thorbjoern Jagland, accusé par certains d'avoir détourné le prix pour imposer son agenda.

Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille d'or et un chèque de 8 millions de couronnes suédoises (environ 925.000 euros) que l'UE compte reverser au profit d'enfants victimes de conflits armés.

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