En direct
A suivre

Tunisie : le président Marzouki chahuté

Le président tunisien Moncef Marzouki, le 8 décembre 2012 à Tunis [Fethi Belaid / AFP/Archives] Le président tunisien Moncef Marzouki, le 8 décembre 2012 à Tunis [Fethi Belaid / AFP/Archives]

Le président tunisien Moncef Marzouki a été chahuté lundi par les habitants de Sidi Bouzid, berceau de la révolution, alors qu'il se recueillait sur la tombe de Mohamed Bouazizi, dont l'immolation il y a deux ans a donné le coup d'envoi au Printemps arabe.

M. Marzouki a déposé dans la matinée une gerbe de fleur sur la sépulture du vendeur ambulant, qui s'était immolé par le feu devant le siège du gouvernorat (préfecture) de cette région marginalisée du centre-ouest de la Tunisie pour dénoncer les brimades policières et la pauvreté.

Le chef de l'Etat, un laïc allié aux islamistes d'Ennahda qui dirigent le gouvernement, a été pris à parti peu après par les habitants de la ville.

"Vous êtes venus il y a un an et vous aviez promis que les choses allaient changer sous six mois, mais rien n'a changé!", a lancé un manifestant.

"On ne veut pas de vous ici", s'est exclamé un autre.

M. Marzouki a répliqué que le pouvoir tunisien "n'avait pas de baguette magique". Il devait ensuite prononcer un discours devant le siège du gouvernorat, là où Bouazizi s'était immolé.

Les revendications économiques et sociales étaient au coeur de la révolution tunisienne, mais le chômage et une croissance anémique, deux ans après le début de la révolte, continuent de miner le pays, si bien que les manifestations, émaillées de violences, se sont multipliées ces derniers mois.

La Tunisie est aussi déstabilisée par une impasse politique, faute de compromis sur la futur Constitution, 14 mois après l'élection de la Constituante, tandis que des groupuscules islamistes radicaux ont mené plusieurs coup d'éclats, parfois sanglants.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités