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"Eliminons les syndicats" propose le comique anti-partis Beppe Grillo

Le comique Beppe Grillo, dirigeant du mouvement anti-partis italien "Cinque stelle" (M5S), le 10 mai 2012 à Gênes [Giuseppe Cacace / AFP/Archives] Le comique Beppe Grillo, dirigeant du mouvement anti-partis italien "Cinque stelle" (M5S), le 10 mai 2012 à Gênes [Giuseppe Cacace / AFP/Archives]

"Éliminons les syndicats qui sont une structure vieille comme les partis !" : le comique Beppe Grillo, dirigeant du mouvement anti-partis "Cinque stelle" (M5S), a provoqué samedi un certain émoi dans le puissant monde syndical italien.

Lors d'un meeting de campagne électorale vendredi à Brindisi (sud), Beppe Grillo s'est lancé dans une diatribe : "je veux un Etat qui ait des couilles. Eliminons les syndicats qui sont une structure vieille comme les partis.".

Plus tard à Bari, dans la même région, il s'en est pris aux partis traditionnels en qualifiant sa formation de "désinfectant naturel".

"Ou ils suivront ou ils disparaîtront (...) Ils doivent rentrer chez eux", a-t-il ajouté en s'adressant aux grandes formations.

Grillo "propose l'abolition des syndicats et la disparition de leurs 12 millions d'adhérents ! L'objectif est-il l'extermination de masse ?", a ironisé le principal syndicat italien, la CGIL.

"Il ne nous manquait plus que la proposition d'une Italie avec des cuissardes dans cette campagne électorale", a commenté le secrétaire général de la CISL, Raffaele Bonanni, en allusion aux bottes des milices fascistes de jadis.

"L'idée d'éliminer les syndicats est un lieu commun ancien et dangereux du pire populisme (...) Penser résoudre la crise de la représentation politique et sociale en éliminant les syndicats est le signe d'une dérive autoritaire et d'une conception simpliste et inacceptable de la démocratie", a jugé la présidente du Parti démocrate (centre-gauche) Rosi Bindi.

En octobre, le M5S du comique reconverti en politique avait créé la surprise en effectuant une percée spectaculaire lors des élections régionales en Sicile. Mais les dissensions internes, son autoritarisme, les dérapages verbaux ont entamé la popularité de Beppe Grillo, le nouveau venu sur la scène politique italienne.

Avec son style populiste, il incarne la frustration de nombreux Italiens à l'égard des promesses non tenues des partis de gouvernement de l’après-guerre, de droite comme de gauche, et aussi de l'austérité imposée par le cabinet de techniciens de Mario Monti.

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