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Le président Mohamed Morsi de plus en plus contesté

Heurts au Caire. Heurts au Caire.[KHALED DESOUKI / AFP]

Le gaz lacrymogène des policiers répondait aux jets de pierres des manifestants, lundi, aux abords de la célèbre place Tahrir, point de ralliement de la révolution égyptienne de 2011. Dans la confusion des affrontements, un homme a même été tué d’un tir de chevrotine dans la tête, sans que l’on connaisse les circonstances exactes du drame.

49 personnes avaient déja trouvé la mort depuis le début des violences il y a quatre jours, mais ce décès est le premier depuis l’instauration de l’état d’urgence et du couvre-feu nocturne, décrétés dimanche par le président Morsi.

 Applicables dans les trois provinces de Port-Saïd, Suez et Ismaïliya pendant trente jours, ces mesures ont été accompagnées lundi de la possibilité pour les autorités de déployer l’armée dans les rues pour participer avec la police au maintien de l’ordre.

 

Armée et couvre-feu

Depuis vendredi dernier, date du deuxième anniversaire de la chute de Hosni Moubarak, les affrontements les plus meurtriers ont eu lieu dans la ville de Port-Saïd, où 40 personnes sont mortes en deux jours après la condamnation à mort de 21 supporteurs du club de football local, Al-Masry.

Ces derniers ont été reconnus responsables des décès de 74 personnes en février 2012, lors de heurts survenus après un match contre une équipe du Caire, Al-Ahly. «Les conséquences de ce jugement montrent que l’Etat est très contesté et qu’il n’est plus craint, estime Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes. Le pays est dans une situation de révolution continue.»

 

Un président contesté

Depuis des mois, la gronde monte contre le gouvernement. Des milliers de manifestants protestent à travers le pays contre le président islamiste Mohamed Morsi, réclamant une «nouvelle révolution». «Le peuple n’a pas retrouvé le changement auquel il aspirait, explique Antoine Basbous. L’autoritarisme de Moubarak a été remplacé par une confrérie [les Frères musulmans] qui souhaite faire la même chose sous couvert de religion.»

Dimanche, dans un souci d’apaisement, Mohamed Morsi a appelé l’opposition à un dialogue national pour résoudre la crise. Une proposition rejetée lundi par la principale coalition d’opposition, le Front du salut national, qui l’a qualifiée de «vide de sens». Les trois figures de proue de cette coalition, Mohamed

El Baradei, Amr Moussa et Hamdeen Sabbahi, ont ensuite invité le «peuple à descendre dans toutes les places Tahrir vendredi 1er février pour (…) réaliser les objectifs de la révolution».

L’Egypte se retrouve donc coupée en deux, avec d’un côté les pro-Morsi, qui accordent toute leur confiance aux Frères musulmans, et de l’autre, les anti, avides de changements, qui ne souhaitent pas laisser s’installer le régime. 

 

Et sur DirectMatin.fr :

"L'Egypte est dans une situation de révolution continue"

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