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Hong Kong : des manifestants brandissent l'ancien drapeau colonial

Un manifestant brandit le vieux drapeau colonial le 31 janvier 2013 à Hong Kong [Philippe Lopez / AFP] Un manifestant brandit le vieux drapeau colonial le 31 janvier 2013 à Hong Kong [Philippe Lopez / AFP]

Seize ans après le retour de Hong Kong à la Chine, le vieux drapeau colonial fait sa réapparition dans l'ancien territoire britannique, brandi par des manifestants acccusant le gouvernement d'être inféodé à Pékin.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ces derniers mois contre le nouveau chef du gouvernement, Leung Chun-ying, élu en juillet dernier par un comité de 1.200 personnes largement acquis à Pékin.

A plusieurs reprises lors de ces rassemblements, les manifestants brandissaient l'ancien drapeau bleu orné dans un coin du drapeau britannique, provoquant le courroux de Pékin.

Les sympathisants du nouveau chef de l'exécutif assurent que Leung s'attaque aux principaux problèmes sociaux de ce territoire du sud de la Chine, à savoir un immobilier hors de portée pour la plupart des ménages, et des écoles et des hôpitaux débordés.

Mais ses critiques ne voit en lui qu'un pantin de Pékin et s'alarment du fossé croissant entre les riches et la classe moyenne, sans parler des plus démunis.

En septembre, le gouvernement de Hong Kong avait renoncé à son projet d'imposer des cours de patriotisme chinois obligatoires à l'école, cédant à la pression de la rue qui y voyait une tentative d'imposer une propagande chinoise aux enfants de la région semi-autonome.

Pour Danny Chan, créateur du groupe sur Facebook "Nous sommes Hong-Kongais, pas Chinois", brandir un petit drapeau de l'époque ne signifie en aucun cas la volonté de retourner sous la tutelle britannique. Cela souligne juste que le territoire est, selon lui, moins attrayant que lors de son retour à la Chine le 1er juillet 1997.

"Notre liberté et tout le reste n'ont cessé de se dégrader depuis" 1997, estime le jeune homme de 26 ans.

Le statut de semi-autonomie accordé à Hong Kong en 1997 garantit à ses sept millions d'habitants une liberté de parole inconnue sur le continent, dont le droit de manifester, et ce jusqu'en 2047 selon le principe "Un pays, deux systèmes".

Mais les HongKongais se plaignent, pèle-mèle, d'un immobilier inaccessible à l'achat, de loyers faramineux, et d'écoles et d'hôpitaux surchargés à cause, selon eux, des Chinois du continent.

Les drapeaux coloniaux symbolisent, estime Danny Chan, la colère des habitants devant les entorses faites aux promesses de 1997.

"Les valeurs fondamentales et le principe de la loi ont été peu à peu érodés et il n'en reste plus grand chose", estime l'ingénieur informatique.

Pour Dixon Sing, analyste politique à l'Université de Hong Kong des sciences et des technologies, les manifestants "estiment que le parti communiste chinois a entamé ces valeurs fondamentales et violé la promesse des +deux systèmes+ pour Hong Kong".

La Chine n'apprécie pas l'apparition de ces drapeaux bleux dans les rues de Hong Kong, "qui devraient être remisés dans les musées d'histoire", selon les termes rapportés par la presse de Chen Zuoer, ancien numéro deux représentant de la Chine continentale à Hong Kong.

Des responsables du clan politique pro-démocratique notent cependant que toute nostalgie pour les jours anciens est malvenue puisque l'époque coloniale a été marquée par la corruption et l'incurie, avant une grande opération de nettoyage dans les années 70.

"A l'époque coloniale, il n'y avait aucune liberté et nos droits étaient bafoués. Mais dans les années 80, le gouvernement (colonial) est parvenu à gagner la confiance de la population et était considéré comme +propre+", rappelle Avery Ng, député du parti de la Ligue des sociaux-démocrates,

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