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Avi Dichter : "L’Iran, une menace globale"

Avi Dichter. Avi Dichter.[AFP]

Chargé de la protection du territoire d’Israël en tant que ministre de la Défense passive, Avi Dichter est en première ligne face aux nombreuses menaces qui pèsent sur l’Etat hébreu. Cet ancien dirigeant du contre-espionnage israélien (entre 2000 et 2005) estime que l’existence même de son pays est en jeu.

Pour lui, l’arrivée au pouvoir des islamistes dans les pays du Printemps arabe, la situation en Syrie et le programme nucléaire iranien sont autant de sujets d’inquiétude.

 

Quelles conséquences tirez-vous du Printemps arabe ? 

Je ne sais pas qui a inventé le terme de «Printemps arabe» : c’est plutôt un hiver pluvieux. Certains espéraient une démocratisation, mais on a assisté à l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans.

En un an, ils ont pris le contrôle du plus grand pays de la région, l’Egypte, de la plus grande armée et du canal de Suez. Et en Syrie, je crains que les Frères musulmans ne prennent le pouvoir quand Bachar al-Assad sera renversé. 

Les Frères musulmans ne réfléchissent pas en termes de pays ou de frontières : ils veulent établir un califat islamique. Cela leur prendra du temps, mais ils comptent bien y parvenir. 

 

Des frappes israéliennes contre l’Iran sont-elles inévitables ?

Il n’y a plus de doute sur le fait que l’Iran construit une bombe nucléaire. Ce n’est pas seulement le problème d’Israël, mais une menace globale. Car l’Iran a d’autres objectifs qu’Israël, et s’il se procure la bombe, l’Egypte et l’Arabie Saoudite voudront se défendre en se la procurant aussi. 

Le problème, c’est que l’Iran menace uniquement de détruire Israël, ce qui explique que nous soyons plus nerveux que les autres. Si quelqu’un vous attaque, vous n’attendez pas de recevoir le permis de vous défendre.

 

Attendez-vous de Barack Obama des propositions en faveur de la paix israélo-palestinienne ?

Il reste beaucoup de choses à préparer afin de s’assurer que sa visite, en mars, marquera le début de quelque chose. En Israël, le nouveau gouvernement sera actif, et personne ne sait encore a quoi il ressemblera. Netanyahou a dit qu’il était favorable à une solution à deux Etats. 

Mais alors que la démilitarisation de Gaza est un préalable à la paix, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, n’apporte aucune garantie, car il n’a pas mis les pieds à Gaza depuis six ans. Il y a deux mois, 500 roquettes ont été tirées sur Israël, risquant de toucher des citoyens israéliens. Heureusement, nous avons construit le «dôme de fer» qui a détruit 90 % d’entre elles, et nous n’avons déploré que six morts. 

Et les tirs se sont arrêtés depuis grâce à l’opération «Pilier de défense». Mais si rien n’est fait pour désarmer Gaza dans les prochaines années, Israël finira par s’en charger. 

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