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Haïti : un juge ordonne que Duvalier soit "amené" pour être entendu

L'ex-dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier (d) le 20 janvier 2012 à Port-au-Prince [Thony Belizaire / AFP/Archives] L'ex-dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier (d) le 20 janvier 2012 à Port-au-Prince [Thony Belizaire / AFP/Archives]

Un juge haïtien a ordonné jeudi que l'ex-dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier, qui est visé par plusieurs plaintes d'ex-opposants et a ignoré plusieurs convocations de la justice, soit "amené" devant la cour d'appel pour y être entendu.

"Il y a eu lieu pour la cour de déclarer que la comparution de Jean-Claude Duvalier s'avère impérative", a déclaré le juge Jean-Joseph Lebrun en présence des avocats des parties, de victimes de l'ex-dictateur et d'observateurs de la communauté internationale. "Il convient donc d'ordonner qu'il soit amené pour être entendu par la cour", a-t-il ajouté.

Convoqué jeudi matin devant une cour d'appel de Port-au-Prince, l'ex-dictateur ne s'est pas présenté. Devant une salle comble, son avocat, Me Reynold Georges, a plaidé que la cour était "incompétente" dans le mesure où il avait saisi la cour de cassation. Mais le juge Lebrun n'a pas suivi ce raisonnement et a délivré un mandat d'amener à l'encontre de l'ancien président.

"C'est une victoire pour les groupes de victimes", a réagi sur Twitter Béatrice Vaugrante, représentante d'Amnesty International, présente à l'audience.

"Baby Doc", fils de l'ancien dictateur François "Papa Doc" Duvalier, avait pris le pouvoir en 1971 à 19 ans, perpétuant une longue dictature dans ce pays qui est l'un des plus pauvres du continent américain.

Chassé du pouvoir en 1986 par une révolte populaire, Jean-Claude Duvalier avait effectué un retour spectaculaire en Haïti en janvier 2011 après 25 ans d'exil en France.

En janvier 2012, un juge d'instruction avait ordonné son renvoi devant un tribunal correctionnel pour détournements de fonds. Mais il n'avait en revanche pas retenu des poursuites pour crimes contre l'humanité, estimant que les faits étaient prescrits.

Cette décision avait provoqué l'indignation des organisations de défense des droits de l'homme et des victimes qui avaient fait appel.

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