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Espagne : des manifestants réclament la fin de la monarchie

Des manifestants tiennent un immense drapeau de la IIe République espagnole (1931-1939) le 14 avril 2013 à Madrid [Pedro Armestre / AFP] Des manifestants tiennent un immense drapeau de la IIe République espagnole (1931-1939) le 14 avril 2013 à Madrid [Pedro Armestre / AFP]

Plus de 8.000 manifestants ont défilé dimanche dans le centre de Madrid pour réclamer l'avènement d'une IIIe république en Espagne et dénoncer une monarchie à l'image ternie par plus d'un an de scandales dans un pays en crise.

Agitant des milliers de drapeaux républicains rouge, or et violet, les manifestants, la plupart des républicains convaincus de longue date, criaient "L'Espagne, demain, sera républicaine" et "Le Bourbon, au travail", en direction du roi d'Espagne Juan Carlos.

Comme tous les ans, ils avaient été convoqués, sous le slogan "A bas le régime monarchique, pour la III république", pour marquer la date anniversaire de la II république, proclamée le 14 avril 1931 et suivie par près de 40 ans de dictature franquiste après la guerre civile (1936-1939).

"Personne n'a élu le roi", lançait Veronica Ruiz, militante du parti écolo-communiste Izquierda Unida (IU). "Nous voulons un referendum: ça serait la manière juste et démocratique de savoir ce que veut le peuple".

Affaibli par des soucis de santé à répétition, Juan Carlos a vu sa popularité chuter ces derniers mois, à mesure que se succédaient les révélations sur l'enquête pour corruption qui vise son gendre, Iñaki Urdangarin, et a mené à la mise en examen de sa fille cadette, l'infante Cristina, le 3 avril.

Il y a tout juste un an, le 14 avril 2012, le pays, enfoncé dans une crise économique d'ampleur historique et frappé par un taux de chômage record de 26%, découvrait, choqué, que le roi était parti chassé l'éléphant au Botswana et s'était cassé la hanche lors de cette coûteuse excursion.

Le visage livide, Juan Carlos avait ensuite du présenter des excuses historiques au pays.

Selon une enquête publiée par le journal El Pais le 7 avril, réalisée avant la mise en examen de Cristina, seules 42% des personnes interrogées "approuvent" la façon dont le souverain exerce ses fonctions, contre 53% qui "désapprouvent".

La partie de chasse au Botswana "ne m'avait même pas surprise: nous sommes habitués à ce qu'ils fassent ce qu'ils veulent", affirmait dimanche, dans le cortège, Diana Gonzalez, 28 ans.

"Vu la situation actuelle de l'Espagne, ce dont nous avons besoin c'est d'une république et que l'on mette fin au pillage mené par les Bourbon", lançait Anabel Galiano, étudiante de 20 ans et militante d'IU, venue manifester avec les ongles peints aux couleurs du drapeau républicain.

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