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Violentes disputes au sommet de l'Everest

Une vue de l'Everest [Prakash Mathema / AFP/Archives] Une vue de l'Everest [Prakash Mathema / AFP/Archives]

Un alpiniste américain a fait un nouveau récit mercredi d'une violente dispute qui a éclaté ce week-end sur l'Everest, en affirmant qu'un étranger avait insulté en népalais et provoqué jusqu'à la rixe un groupe de sherpas, une affaire qui a choqué la communauté montagnarde.

Ueli Steck, un alpiniste suisse réputé pour ses exploits en solitaire et ses records de vitesse, et l'Italien Simone Moro, vainqueur du "toit du monde" à quatre reprises, approchaient le camp numéro 3 samedi, à 7.470 mètres d'altitude, quand la querelle a éclaté.

Tout a commencé lorsque des guides népalais ont demandé à Steck et Moro, accompagnés par un photographe britannique, Jonathan Griffith, d'attendre qu'ils aient préparé des cordes pour commencer l'ascension, selon des témoins.

"Simone a commencé à hurler, notamment avec des mots en népalais et beaucoup d'entre eux étaient incendiaires", a rapporté l'alpiniste américain Garrett Madison, dans un courrier électronique envoyé à la publication Outside Magazine.

Selon la version des alpinistes européens, un sherpa népalais est devenu agressif et les a menacés avec un pic à glace.

Après ce premier incident, les deux camps sont descendus au camp numéro 2 à 6.500 m d'altitude.

"A un moment, Simone a communiqué par radio fréquence que si le sherpa avait un problème, il pouvait y avoir une +putain de castagne+ au camp numéro deux", poursuit Garrett Madison.

Steck et Moro affirment avoir ensuite été attaqués par une "foule de sherpas hors de contrôle" qui a menacé de les tuer et a bombardé de pierres leur tente.

Madison, ainsi qu'un témoin interrogé par l'AFP, ont rapporté qu'un autre alpiniste occidental n'ayant rien à voir avec la première dispute avait en fait jeté de l'huile sur le feu après "s'en être pris physiquement" à un sherpa lors de tentatives de médiation.

"Les événements au camp numéro deux sont tristes et inacceptables", a commenté Melissa Arnot, une alpiniste américaine qui a dit à l'AFP avoir aidé à séparer les antagonistes.

"Je pense que les alpinistes étrangers sont fautifs et que les sherpas ont fait des erreurs de communication", a-t-elle déclaré à la chaîne américaine ABC.

Le photographe a pour sa part admis auprès du quotidien britannique The Guardian que Moro avait insulté les sherpas.

"On ne les a pas +emmerdés+ et il y a eu bagarre. C'est le résultat de 10 ou 20 ans de frustration. La loi de la foule ne devrait jamais régner nulle part, en particulier sur l'Everest, mais quelque chose doit changer", a-t-il ajouté.

Les deux alpinistes sont rentrés à Katmandou mercredi matin après avoir abandonné leur projet d'atteindre le sommet par une voie tenue secrète. Ils ont décliné toute déclaration, précisant simplement avoir rencontré le Premier ministre népalais, Khilraj Regmi, pour travailler à un communiqué commun.

Cette année marque le 60e anniversaire de la première ascension de l'Everest. Le 29 mai 1953, Hillary et Sherpa Tenzing Norgay avaient atteint pour la première fois de l'histoire le sommet de la montagne la plus haute du monde.

Environ 3.000 personnes ont réussi à vaincre l'Everest depuis cet exploit

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