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Le Brésilien Azevedo va prendre la tête de l'OMC

Le Brésilien Roberto Azevedo, à Genève le 31 janvier 2013 [Fabrice Coffrini / AFP/Archives] Le Brésilien Roberto Azevedo, à Genève le 31 janvier 2013 [Fabrice Coffrini / AFP/Archives]

Le choix du Brésilien Roberto Azevedo pour diriger l'Organisation Mondiale du Commerce à Genève est considéré par les analystes comme un signe du rôle croissant des pays émergents.

M. Azevedo, 55 ans, actuel représentant du Brésil à l'OMC, a obtenu le plus d'opinions favorables parmi les 159 Etats membres et sa sélection doit être confirmée officiellement mercredi avant d'être entérinée la semaine prochaine par une réunion en Conseil plénier des membres de l'organisation. Il succédera le 1er septembre au français Pascal Lamy qui a accompli deux mandats à la tête de l'OMC.

Ce choix est également perçu comme un espoir pour sortir de l'impasse les négociations commerciales du cycle de Doha en panne depuis 2001 et ainsi ouvrir de nouvelles facilités pour le développement des pays du sud.

"A la fois pour la symbolique et pour des raisons tactiques, c'est un grand choix", souligne Kevin Gallagher, de l'université de Boston, un expert de la globalisation et du développement.

"Comme l'OMC fonctionne sur la base d'un pays un vote, les Occidentaux qui ont fait ce choix espèrent qu'un choix favorable pour le Brésil entraînera le soutien des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) et des autres marchés émergents et en développement", estime M. Gallagher.

Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Antonio Patriota, à Brasilia le 7 mai 2013 [Evaristo Sa / AFP]
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Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Antonio Patriota, à Brasilia le 7 mai 2013
 

"Le Brésil doit maintenant encourager les Occidentaux pour être sûr que le premier point dans un nouveau tour de négociations sera d'éliminer les politiques biaisées dans les pays industrialisées comme par exemple les subventions agricoles", a ajouté cet expert américain.

M. Azevedo, dans une récente interview à l'AFP, avait souligné combien "le système commercial multilatéral est affaibli par une complète paralysie des négociations".

"Il s'agit de rendre le système compatible avec le monde d'aujourd'hui, la seule façon d'y arriver est d'encourager le commerce et la libéralisation des échanges en tant que composants essentiels des politiques de développement", avait-il dit.

"Nous n'y parviendrons pas tant que nous ne débloquons pas le système", avait-il ajouté en préconisant plus de flexibilité des uns et des autres avec "une modulation des ambitions".

Tout comme son principal opposant, le Mexicain Herminio Blanco, il s'est targué pendant la campagne de candidatures de bénéficier de larges soutiens aussi bien parmi les pays riches que parmi les pays en développement mais également dans les milieux économiques.

"Nous admirons sa large expérience et son intime connaissance des institutions commerciales internationales et de leur fonctionnement et le soin qu'il a mis à bâtir des consensus à Genève", a souligné Jake Colvin, vice-président du Conseil du commerce extérieur des Etats Unis.

"Le prochain patron de l'OMC sera confronté à deux défis avec la préparation des membres pour déboucher sur un succès à la Conférence ministérielle de décembre à Bali en Indonésie et pour dégager un consensus sur un agenda plus large afin de moderniser les règles commerciales à l'ère de l'économie digitale", a ajouté M. Colvin.

"Pendant des années ce sont les Occidentaux qui ont donné le ton à l'OMC. Au tour des pays émergents de stimuler la croissance", commente mercredi le quotidien économique suisse Handelszeitung. Pour le Wall Street Journal M. Azevedo "est connu pour ses talents de négociateur, il espère être connu pour autres chose: sortir l'OMC de son insignifiance".

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