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Les services de sécurité britanniques sur la sellette

Un homme se recueille le 23 mai 2013 à l'endroit où un soldat a été tué par deux suspects, dans le quartier de Woolwich, à Londres [Justin Tallis / AFP] Un homme se recueille le 23 mai 2013 à l'endroit où un soldat a été tué par deux suspects, dans le quartier de Woolwich, à Londres [Justin Tallis / AFP]

Les services de sécurité britanniques étaient sous pression vendredi pour expliquer comment les deux meurtriers présumés d'un soldat en plein Londres, et particulièrement un jeune chrétien d'origine nigériane converti à l'islam radical, avaient pu échapper à leurs filets.

Les deux suspects, qui ont semé la terreur mercredi en attaquant leur victime avec un couteau de cuisine et un hachoir de boucher, étaient connus de la police et des services du renseignement intérieur MI5 depuis huit ans, selon le Guardian.

"Les tueurs étaient sous surveillance, alors pourquoi le MI5 n'a pas agi ?" se demandait le tabloïd Daily Express sur une double page.

Les services du Premier ministre David Cameron ont reconnu que ces informations de presse n'étaient "pas fausses". Et face à l'émoi suscité, le gouvernement a promis une enquête parlementaire pour déterminer s'il y a eu des failles de la part des services de renseignement et la police, tout en prenant leur défense.

"J'ai rencontré des spécialistes de la sécurité expliquant combien il était difficile de contrôler tout le monde dans une société libre", a prévenu le ministre des Collectivités locales, Eric Pickles, vendredi sur la BBC. "Il y a un monde entre avoir des positions extrémistes et commettre un meurtre", a-t-il ajouté.

Une photo du soldat tué et des fleurs sont déposés sur le lieu du crime, à Londres, le 23 mai 2013 [Justin Tallis / AFP]
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Une photo du soldat tué et des fleurs sont déposés sur le lieu du crime, à Londres, le 23 mai 2013
 

Un ancien chef du contre-terrorisme au MI6, les services britanniques du renseignement extérieur, a aussi estimé qu'il était "incroyablement difficile" de prévenir ce genre de drame.

Les deux suspects présumés "viennent probablement d'un petit groupe sans liens avec l'étranger ou sans liens plus larges au Royaume-Uni qui attireraient davantage l'attention des forces de sécurité", a estimé Richard Barrett sur la BBC. "Quand est-ce qu'une personne exprimant des points de vue radicaux (...) devient un extrémiste violent ? Pour trouver des indices, (...) je pense que c'est extrêmement difficile", a-t-il ajouté. "C'est une chose de noter leurs noms, c'en est une autre d'agir pour suivre leurs déplacements", a-t-il insisté.

Selon le Daily Telegraph, l'un des suspects, Michael Adebolajo, avait été arrêté en 2006 lors d'échauffourées entre extrémistes musulmans et policiers à Londres. Selon le Times, il aurait aussi été interpellé alors qu'il tentait de se rendre en Somalie pour rejoindre les insurgés islamistes shebab.

Il a également fréquenté l'organisation islamiste Al-Mouhajiroun, a affirmé à l'AFP Anjem Choudary, ancien chef de ce mouvement extrémiste désormais interdit au Royaume-Uni.

Le prêcheur radical Anjem Choudary le 6 mai 2011 à Londres [Leon Neal / AFP/Archives]
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Le prêcheur radical Anjem Choudary le 6 mai 2011 à Londres
 

Michael Adebolajo, 28 ans, et son complice présumé, Michael Adebowale, 22 ans, qui ont été blessés par la police sur les lieux du drame, étaient toujours à l'hôpital vendredi, mais leur vie n'est pas en danger, selon la police.

Des détails ont commencé à émerger sur leur parcours. Le premier, qui revendique le meurtre sur une vidéo prise par un passant à proximité du lieu du drame, a été élevé dans une famille chrétienne d'origine nigériane au Royaume-Uni, avant de se convertir à l'islam il y a une dizaine d'années. Inquiet de ses fréquentations, ses parents avaient déménagé de Londres pour tenter de couper les liens que leur fils entretenait avec des gangs, mais le jeune homme était revenu dans la capitale pour étudier, selon la presse. Il distribuait des brochures appelant au Jihad, a affirmé le Times.

Dans une nouvelle vidéo amateur diffusée vendredi par le Daily Mirror qui montre l'intervention de la police après le crime, l'un des deux suspects lâche un couteau au moment où il est touché par la police. L'autre apparaît avec un revolver à la main.

De crainte d'une nouvelle attaque malgré les appels au calme du gouvernement et de la communauté musulmane, 1.200 policiers supplémentaires ont été déployés dans Londres jeudi soir, et la sécurité renforcée à proximité des casernes de la capitale. Après la perquisition de six adresses jeudi, Scotland Yard devait interroger vendredi deux personnes âgées de 29 ans, arrêtées la veille pour complicité de meurtre.

 

Qui sont les deux tueurs du soldat égorgé dans la rue à Londres ?

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