En direct
A suivre

Guinée équatoriale : des législatives sans surprise

Un portrait du président équato-guinéen Teodoro Obiang affiche dans une rue de Malabo, lors d'un sommet en février 2013 [Patrick Fort / AFP/Archives] Un portrait du président équato-guinéen Teodoro Obiang affiche dans une rue de Malabo, lors d'un sommet en février 2013 [Patrick Fort / AFP/Archives]

Les bureaux de vote censés accueillir quelque 300.000 électeurs équato-guinéens ont connu une affluence moyenne dimanche matin, aux premières heures d'un scrutin d'ores-et-déjà acquis au pouvoir, dans ce pays d'Afrique centrale dirigé depuis 33 ans par Teodoro Obiang.

Le scrutin destiné à renouveler l'Assemblée nationale - où ne siège actuellement qu'un seul député d'opposition -, les conseils municipaux ainsi qu'à mettre en place les 70 membres du Sénat voulu par la nouvelle Constitution, a débuté vers 08H00 locales (07H00 GMT).

A l'école primaire de Namper, dans le quartier populaire de Semu à Malabo, les opérations ont commencé avec quelques minutes de retard, avec une quarantaine de votants, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Je suis Equato-guinéen, je dois émettre mon vote pour contribuer au développement de mon pays", a déclaré un étudiant de 27 ans, Melchior Ndong Essono, parmi les premiers à se présenter pour voter. Pour son camarade Manuel Ndong Abeme, 22 ans, "ça représente un droit inaliénable de voter, je prends de l'expérience car c'est la première fois que je suis dans un bureau de vote".

Dans la capitale, l'affluence était très moyenne sous une pluie battante, alors que l'issue du scrutin ne fait aucun doute: le parti au pouvoir a formé une coalition électorale regroupant la quasi-totalité des partis politiques du pays. Seuls deux partis d'opposition, la Convergence pour la démocratie sociale (CPDS) et l'Action populaire (AP), présenteront des candidats indépendants.

Le président équato-guinéen Teodoro Obiang lors d'un déplacement au Ghana, en janvier 2013 [Pius Utomi Ekpei / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Le président équato-guinéen Teodoro Obiang lors d'un déplacement au Ghana, en janvier 2013
 

Actuellement, 99 députés sur 100 sont membres du Parti Démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), formation fondée et présidée par le président Obiang.

"Ce sont des élections bidons, comme les autres scrutins organisés par la dictature d'Obiang. Si je me présente, c'est pour alerter l'opinion publique internationale", a affirmé à l'AFP Placido Mico, l'unique député d'opposition à l'Assemblée.

"Une heure après l'ouverture des bureaux de vote, j'ai été informé qu'il y a déjà des irrégularités et des fraudes un peu partout. Il y a des gens du PDGE qui votent quatre fois, et dans certains bureaux en province, il n'y a qu'un seul bulletin du PDGE, celui de mon parti (CPDS) a disparu", a-t-il accusé.

Dimanche, une forte présence militaire quadrillait Malabo, et la circulation automobile était coupée sur les grandes artères de la capitale.

Le scrutin risque de se dérouler dans un climat tendu avec l'opposition, alors qu'une manifestation contre le régime avait été empêchée le 15 mai.

L'unique député de l'opposition équato-guinéenne Placido Mico, le 28 octobre 2011 à Malabo [Patrick Fort / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
L'unique député de l'opposition équato-guinéenne Placido Mico, le 28 octobre 2011 à Malabo
 

Appelant la France et les Etats-Unis à les aider "à en finir avec le régime", 200 personnes s'étaient alors rassemblées brièvement place de la Femme, dans le centre de Malabo, avant de se disperser sans incident.

Plusieurs jours avant cette manifestation, le réseau social Facebook ainsi que les sites de plusieurs partis d'opposition avaient été bloqués. Le gouvernement équato-guinéen a démenti toute implication.

Plusieurs opposants arrêtés ces dernières semaines restent par ailleurs emprisonnés.

"Nous sommes un pays de paix et nous ne voulons pas d'ingérence dans nos affaires", avait averti le 14 mai le président Obiang, dans une intervention à la télévision nationale.

"Les ambassadeurs des Etats-Unis et de la France doivent s'abstenir de se mêler des affaires de ce pays, nous sommes un pays indépendant et nous pouvons révoquer n'importe quel type de coopération, nous ne recevons de leçon de personne", avait-il mis en garde.

Le président Obiang, arrivé au pouvoir en 1979 par un coup d'Etat, puis élu à quatre reprises, tente depuis quelques années de modifier l'image de son petit pays pétrolier de 700.000 habitants, souvent qualifié de "dictature" par les défenseurs des droits de l'Homme.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités