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Hong Kong, seule ville chinoise à commémorer la répression de Tiananmen

Des milliers de personnes participent à la commémoration de la répression sanglante du mouvement de Tiananmen en 1989, le 4 juin à Hong Kong [Anthony Wallace / AFP] Des milliers de personnes participent à la commémoration de la répression sanglante du mouvement de Tiananmen en 1989, le 4 juin à Hong Kong [Anthony Wallace / AFP]

Comme tous les ans le 4 juin, des milliers de personnes se sont réunies mardi soir à Hong Kong, seule ville chinoise à commémorer la répression sanglante du mouvement de Tiananmen en 1989.

Des dizaines de milliers de Hongkongais observaient une veillée aux flambeaux dans le parc Victoria, en souvenir des manifestants tués par l'armée chinoise il y a 24 ans, dans la nuit du 3 au 4 juin, aux abords de la grande place de Pékin.

L'Alliance hongkongaise de soutien aux mouvements patriotiques et démocratiques en Chine, organisatrice de l'événement, a indiqué s'attendre à la participation de 150.000 personnes, dont de plus en plus venues de Chine continentale.

"Je pense que nous tous à Hong Kong, même la jeune génération, estimons qu'il s'agit d'une tragédie et qu'un gouvernement qui fait tirer sur le peuple commet un crime", a déclaré à l'AFP le vice-président de l'alliance, Richard Choi.

Billy Li, 28 ans, indique être venu car "l'écrasement n'a jamais été reconnu, et la vérité n'est pas encore sortie". "Nous n'avons pas encore accompli ce que nous nous sommes promis de faire", ajoute-t-il, précisant qu'il veut continuer à lutter pour la démocratie en Chine.

"J'espère que la nouvelle génération ne connaîtra pas la terreur rouge", déclare Pan Xidian, 42 ans, venu de Xiamen, une ville du sud de la Chine, qui remercie les Hongkongais de commémorer Tiananmen, alors que tout hommage est strictement interdit en Chine continentale.

Hong Kong, ancienne colonie britannique, a été rendue à la Chine en juillet 1997. Mais le territoire bénéficie d'un statut de semi-autonomie, en conservant par exemple sa monnaie et son système judiciaire, selon le modèle prôné par les Chinois: "Un pays, deux systèmes".

Les habitants y jouissent d'une liberté d'expression inconnue sur le continent.

 
 

Et des étudiants ont observé une grève de la faim de trois jours dans un quartier commercial prisé des touristes chinois, comme l'avaient fait les étudiants de Tiananmen en 1989 dans l'espoir d'obtenir une amorce de dialogue avec le pouvoir.

Selon une enquête d'opinion réalisée par l'université de Hong Kong le mois dernier, 68% des Hongkongais condamnent l'attitude des autorités chinoises en 1989 et la même proportion estime que la ville devrait activement promouvoir la démocratie en Chine.

Des centaines, voire des milliers, de personnes ont trouvé la mort dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, lorsque le Parti communiste a envoyé les chars de l'armée pour mettre fin à sept semaines de manifestations au coeur de Pékin, qualifiées par le régime de "révolte contre-révolutionnaire".

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