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Héritage colossal pour les filles d'un maharadjah

L'entrée des résidences Faridkot, le 29 juillet 2013 à New Delhi  [MANAN VATSYAYANA / AFP] L'entrée des résidences Faridkot, le 29 juillet 2013 à New Delhi [MANAN VATSYAYANA / AFP]

Le maharadjah est mort et le sous-continent n'est plus anglais depuis longtemps mais c'est un peu l'Inde de Kipling qui comparaissait devant un tribunal qui a tranché sur l'héritage colossal du défunt prince après vingt ans de bataille judiciaire.

Un juge de Chandigarh (nord-ouest) a clos la procédure en estimant que le testament du maharadjah de Faridkot avait été falsifié. Il a accordé à ses filles l'héritage d'une valeur de 200 milliards de roupies (2,5 milliards d'euros).

Selon le jugement, le testament présenté comme étant celui du maharadjah, décédé en 1989, était un faux établi pour bénéficier à ses employés et ses avocats cupides au préjudice de ses descendants ou ascendants légitimes.

"Le testament ayant été déclaré illégal (...), les héritiers légaux du rajasahib (maharadjah) recevront sont héritage", a dit le magistrat.

La fortune sera partagée entre Amrit Kaur et l'autre fille encore en vie du cacique, Deepinder Kaur.

Ni sa femme, ni sa mère ni ses trois filles n'étaient mentionnées dans le document comme héritières de tout ou partie de son patrimoine accumulé grâce à l'Empire britannique, qui maintenait l'unité du pays avec l'aide de ces potentats grassement rétribués.

Le leg du maharadjah comprend un palace, des voitures de collection, de l'immobilier de prestige dans la capitale New Delhi, des bijoux, des placements et un aérodrome, selon l'agence Press Trust of India.

C'est Vikas Jain, le conseil d'Amrit Kaur, qui a annoncé dimanche la décision de justice rendue la semaine dernière.

"Nous avons gagné après 21 ans", a-t-il réagi auprès de l'AFP sans cependant avoir reçu copie du jugement.

Amrit Kaur avait saisi la justice contre le "Meharwal Khewaji Trust" dirigé par sa soeur Deepinder, à qui la justice a tout de même attribué par défaut la moitié de l'héritage.

Les autres membres du fonds, soupçonnés d'être les auteurs de l'escroquerie finalement dévoilée, ont en revanche été déboutés.

Une troisième soeur, Maheepinder Kaur, est décédée en 2001.

Le maharadjah Harinder Singh Brar était un opulent dignitaire Sikh à la tête de l'Etat princier de Faridkot dans le riche Etat du Punjab avant l'indépendance de l'Inde en 1947.

Selon des informations de presse, le maharadjah était en dépression après la mort de son seul fils dans un accident de la route voici 32 ans, et des personnes de son entourage auraient profité de son accès de faiblesse pour le duper et travestir ses volontés.

Après l'indépendance, 565 Etats princiers ont été absorbés par l'Inde ou le Pakistan en vertu de traités séparés.

En 1971, le gouvernement indien a adopté une réforme constitutionnelle mettant fin aux prébendes des familles royales de plus en plus perçues comme un privilège insupportable dans un pays parmi les plus pauvres du monde.

Privées de revenus, nombre d'entre elles ont converti leurs domaines en hôtels ou investi dans l'immobilier.

Elles restent toutefois vénérées par la population de leurs anciens royaumes et certains monarques conservent une fortune considérable.

En 2011, le chef d'une ancienne famille de l'artistocratie indienne a renoncé à faire valoir ses droits sur un trésor d'une valeur de 22 milliards de dollars découvert dans un temple hindou sur les terres où régnaient ses ancêtres.

 

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