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Berlusconi va-t-il obtenir une grâce présidentielle ?

L'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, le 4 août 2013 à Rome  [Gabriel Bouys / AFP/Archives] L'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, le 4 août 2013 à Rome [Gabriel Bouys / AFP/Archives]

Un avocat de Silvio Berlusconi a évoqué mercredi la possibilité que l'ex-chef de gouvernement demande et obtienne du président Giorgio Napolitano une grâce après sa condamnation pour fraude fiscale, déclenchant un vif débat.

"Je pense que tôt ou tard, elle (la grâce) sera demandée" au président Giorgio Napolitano, a déclaré Me Piero Longo, à Radio Capital, en réponse à une question sur la possibilité d'une "requête formelle" venant de M. Berlusconi ou de son parti le PDL.

Le 1er août, la Cour de cassation a asséné à l'ex-Premier ministre sa première condamnation définitive en confirmant une peine d'un an de prison pour fraude fiscale (procès Mediaset), qu'il devrait purger à domicile compte tenu de son âge (77 ans en septembre).

Les propos de l'avocat ont secoué le microcosme politique car intervenus au lendemain d'un communiqué du président Napolitano dans lequel il n'excluait pas une grâce. Il a indiqué de façon ambigüe n'avoir "reçu aucune demande à laquelle je devrais donner une réponse".

Pour l'ex-ministre PDL Stefania Prestigiacomo, les déclarations de M. Napolitano constituent "une ouverture importante".

"Je t'accorde la grâce si tu es sage", a polémiqué le journal de gauche Fatto Quotidiano en Une, affirmant que M. Napolitano serait disposé à la clémence à condition que le Cavaliere "laisse naviguer stablement" le gouvernement Letta. Dans son communiqué, M. Napolitano a effectivement jugé qu'une "crise de gouvernement serait fatale" pour l'Italie, engluée dans la récession depuis près de deux ans et alourdie par un énorme endettement (130% du PIB).

Pour la première fois la gauche et la droite sont unies dans un gouvernement italien qui a été constitué sous la houlette du président Napolitano fin avril après deux mois d'impasse en raison de l'absence d'un vrai vainqueur aux législatives de février.

D'autres commentateurs ont cependant jugé improbable que le Cavaliere, qui clame continuellement son innocence, fasse une demande de grâce qui impliquerait une reconnaissance de culpabilité.

Après la condamnation en Cassation, les "faucons" du PDL ont à plusieurs reprises menacé de faire tomber l'exécutif si leur chef n'obtenait pas une marge de manoeuvre pour rester en selle politiquement.

Sa condamnation définitive implique qu'il puisse être destitué de son poste de sénateur et qu'il ne soit plus éligibile aux prochaines législatives. La chambre haute sera appelée à se prononcer sur ces points en septembre.

Une grâce pourrait, par exemple, se traduire par une transformation de la peine en une amende, permettant à Silvio Berlusconi de piloter une nouvelle campagne électorale.

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