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Commémoration de la fusillade de la mine de Marikana

Un mineur (c) rentre chez lui, le 9 juillet 2013, après avoir travaillé à la mine de Marikana [Odd Andersen / AFP/Archives] Un mineur (c) rentre chez lui, le 9 juillet 2013, après avoir travaillé à la mine de Marikana [Odd Andersen / AFP/Archives]

L'Afrique du Sud commémore vendredi le drame de la mine de Marikana (nord), un an après une fusillade policière qui y a fait 34 morts et 78 blessés sur fond de rivalités syndicales toujours vives.

Le 16 août 2012, la police sud-africaine, débordée par des grévistes hostiles, avait ouvert le feu sur la foule devant la mine de platine exploitée par le groupe britannique Lonmin, à une centaine de kilomètres au nord de Johannesburg.

Ce massacre, sans précédent dans la jeune démocratie sud-africaine et rappelant les pires heures du régime ségrégationniste de l'apartheid aboli en 1994, avait provoqué un traumatisme au sein de la population.

Un an après, Amcu, le syndicat radical à l'origine de la grève et désormais majoritaire sur le site, organise avec les églises locales une cérémonie pour rendre hommage aux victimes et à leurs familles.

Après les traditionnels moments culturel et religieux, le temps fort de la journée sera une minute de silence peu après 14 heures (GMT), à l'heure même où les forces de l'ordre avaient commencé à tirer sur les mineurs.

Le président sud-africain, dont la présence n'a pas été annoncée aux commémorations, a invité ses concitoyens à faire de cette journée un moment de réflexion.

"Nous devons aussi être déterminés à faire tout notre possible pour éviter que de tels événements ne se reproduisent", a déclaré Jacob Zuma dans un communiqué publié mercredi.

Des policiers entourent des mineurs grévistes après avoir ouvert le feu, le 16 août 2013 à Marikana  [ / AFP/Archives]
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Des policiers entourent des mineurs grévistes après avoir ouvert le feu, le 16 août 2013 à Marikana
 

A Marikana, les poèmes, prières et discours devraient appeler au retour de la paix et à l'arrêt des violences, alors que la région est le théâtre de conflits syndicaux meurtriers.

 

"Tous les pouvoirs"

Le syndicat national des mineurs (NUM), proche du parti au pouvoir mais en perte de vitesse, s'oppose au syndicat radical Amcu, reconnu majoritaire cette semaine par la direction de Lonmin, au grand dam du NUM.

Cette rivalité syndicale ne cesse d'endeuiller la région depuis un an, les assassinats, suicides et intimidations se succédant jusqu'à ce début de semaine avec l'exécution sommaire, devant sa maison, d'une militante de NUM.

Après ce nouveau règlement de compte et pour tenter d'apaiser les tensions, Amcu a invité son rival syndical à le rejoindre sur scène vendredi pour les commémorations, une invitation fermement rejetée par le NUM.

"Les bonnes intentions du président d'Amcu sont salies par l'accord signé avec la direction, qui lui donne tous les pouvoirs, et par sa mainmise totale sur l'organisation de la cérémonie", a affirmé le NUM pour expliquer sa décision.

Joseph Mathunjwa, président du syndicat de mineurs AMCU, effectue une minute de silence, le 14 août 2013 à Johannesburg [Stephane De Sakutin / AFP]
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Joseph Mathunjwa, président du syndicat de mineurs AMCU, effectue une minute de silence, le 14 août 2013 à Johannesburg
 

A ces tensions syndicales s'ajoutent la défiance constante envers la police et l'absence de résultats des travaux de la commission d'enquête, lancée par le président pour faire la lumière sur le drame.

"Nous ne savons toujours pas précisément ce qui s'est passé à Marikana, la commission n'a pas rendu ses conclusions -nous ne sommes pas prêts de pouvoir déterminer qui est responsable de la mort des 34 mineurs", souligne l'analyste politique Eusebius McKaiser.

Pour Noel Kututwa, le directeur adjoint du département Afrique d'Amnesty International, "les conséquences à long terme en termes de respect des droits de l'homme en Afrique du Sud seront sérieuses en cas d'échec des autorités" à identifier les coupables.

Dans un communiqué publié jeudi soir, la police sud-africaine "a appelé tous les dirigeants à faire des déclarations responsables, qui n'incitent pas à la violence, afin de ne pas détériorer une situation déjà difficile".

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