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Pakistan : accord pour discuter avec les talibans

Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif à Islamabad le 5 juin 2013 [Aamir Qureshi / AFP/Archives] Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif à Islamabad le 5 juin 2013 [Aamir Qureshi / AFP/Archives]

Les principaux partis politiques pakistanais se sont prononcés lundi pour des pourparlers de paix avec les rebelles islamistes talibans, qui ont en retour salué cette ouverture.

Réunie à Islamabad sous la houlette du Premier ministre Nawaz Sharif, la conférence de tous les partis pakistanais (APC) a mandaté le gouvernement fédéral pour "ouvrir des négociations" avec les rebelles et mettre ainsi fin aux nombreuses attentats qui ont tué des milliers de personnes dans le pays depuis 2007.

Adoptée par les partis de la majorité comme de l'opposition après plusieurs heures de discussions sur la manière de mettre fin aux violences, la résolution finale de la conférence affiche sa "totale confiance" envers M. Sharif dans ce cadre.

Elle "autorise à cette fin le gouvernement fédéral à prendre toutes les mesures nécessaires, dont la mise en place d'un mécanisme visant à identifier les interlocuteurs" du gouvernement.

Le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), le principal groupe armé du pays, a salué cette ouverture, par la voix de son porte-parole Shahidullah Shahid, qui a ajouté que les rebelles en discuteraient très vite entre eux.

"Nous saluons cette annonce, et le fait que le gouvernement semble pour la première fois sérieux à propos de négociations de paix", a-t-il déclaré à l'AFP par téléphone et depuis un lieu inconnu.

"Notre choura (assemblée) va se réunir dans les deux prochains jours pour discuter de cette proposition, de ceux qui mèneront les négociations et de leur agenda", a-t-il ajouté.

Plusieurs accords de paix, limités géographiquement, ont été conclus depuis dix ans entre les rebelles et l'armée ou les autorités locales. Critiqués notamment par les Etats-Unis, très important bailleur de fonds du Pakistan et longtemps opposé à toute concession avec les islamistes, ils n'ont jamais permis de mettre fin aux violences.

Trouver un terrain d'entente entre gouvernement et rebelles reste toutefois une gageure, le premier estimant jusqu'ici que tout accord doit respecter la Constitution, alors que les seconds réclament l'instauration d'une stricte loi islamique (charia) dans leurs bastions.

La résolution adoptée par l'APC s'inquiète par ailleurs de la détérioration récente de la situation sécuritaire à Karachi (sud), capitale économique du pays quotidiennement ensanglantée par des violences politico-mafieuses, et dans la province instable du Baloutchistan (sud-ouest).

Les partis politiques pakistanais y réaffirment en outre leur hostilité aux tirs de drones américains unilatéraux "illégaux" visant Al-Qaïda et ses alliés talibans dans les zones tribales du nord-ouest, le long de l'Afghanistan, et demandent au gouvernement de porter si nécessaire ce problème devant les Nations Unies.

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