En direct
A suivre

Edi Rama investi Premier ministre en Albanie

Le Premier ministre socialiste albanais Edi Rama, le 25 juin 2013 à Tirana [Gent Shkullaku / AFP/Archives] Le Premier ministre socialiste albanais Edi Rama, le 25 juin 2013 à Tirana [Gent Shkullaku / AFP/Archives]

Le Parlement albanais a voté dimanche l'investiture du gouvernement de coalition du Premier ministre socialiste Edi Rama, qui s'est engagé à redresser l'économie sinistrée de son pays et à le rapprocher de l'Union européenne.

Le nouveau gouvernement compte vingt ministres, parmi lesquels six femmes, une première en Albanie, dont Mimi Kodheli qui hérite du ministère de la Défense.

Quatre-vingt deux députés ont voté pour l'investiture de ce gouvernement de coalition - qui compte dans ses rangs cinq ministres du Mouvement socialiste de l'Intégration, une formation alliée du Parti socialiste de M. Rama -, 55 ont voté contre et un élu s'est abstenu.

Les ministres, dont l'âge moyen est de 44 ans et qui pour la plupart occupent pour la première fois une telle fonction, se sont engagés à mettre en œuvre d'ambitieuses réformes dans le but d'accélérer le rapprochement avec l'UE.

"Le processus d'adhésion à l'UE est un objectif national qui nécessitera une transformation de la société albanaise conformément aux valeurs et aux principes européens", a déclaré M. Rama, 49 ans, dans un entretien à l'AFP après l'investiture de son gouvernement.

M. Rama, ancien maire de Tirana et peintre de formation, se rendra dès lundi à Bruxelles pour "témoigner de la ferme volonté de l'Albanie" de mettre en œuvre les réformes souhaitées par l'UE.

L'Albanie, à laquelle Bruxelles a déjà refusé à deux reprises le statut de candidat à l'adhésion, espère l'obtenir à la fin de cette année.

Pour obtenir ce statut, le nouveau gouvernement de gauche, qui revient au pouvoir après huit années passées dans l'opposition, devra notamment renforcer l’État de droit et présenter des résultats "concrets" dans la lutte contre la corruption et le crime organisé.

"Il est très important de mener un véritable combat contre la criminalité et la corruption (...) et d'instaurer un climat de tolérance entre la majorité et l'opposition", a-t-il souligné.

"La pauvreté et le chômage sont nos ennemis", a poursuivi M. Rama.

L'Albanie est l'un des pays les plus pauvres d'Europe, avec environ 14,3% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, avec moins de deux dollars par jour, selon les statistiques nationales. Le taux de chômage est de 14% et la dette publique a atteint plus de 60% du PIB.

Pour amorcer le redressement économique, M. Rama entend relancer la production et l'emploi en attirant plus d'investissements étrangers. Il souhaite notamment supprimer les impôts pour les petites entreprises, réduire la dette publique et créer 300.000 emplois.

En revanche, pour l'opposition de droite menée par l'ex-Premier ministre Sali Bersiha, le programme du gouvernement de M. Rama n'est que "propagande et démagogie vouées à l'échec".

"C’est un programme qui aura des conséquences négatives pour l’économie, qui va augmenter le chomâge et la pauvreté et qui va plonger le pays dans une crise profonde", a déclaré samedi le haut responsable de la droite, Lulëzim Basha.

Vétéran de la scène politique albanaise, M. Berisha a surtout fait les frais de son échec dans la lutte contre la corruption et le crime organisé.

"Sa défaite électorale est également due à la manière dont il a gouverné qui s'est peu a peu transformée en arrogance", a estimé Besnik Mustafaj, ancien ministre des Affaires étrangères et analyste politique.

Toutefois, en reconnaissant sa défaite aux législatives du 23 juin, M. Berisha a ouvert la voie à l'une des rares transitions au pouvoir non contestées dans ce pays, depuis la chute du communisme.

Le scrutin avait été suivi de près par l'UE pour laquelle ce scrutin représentait un "test crucial pour les institutions du pays" et pour l'avenir européen de l'Albanie.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités