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L'armée libanaise se déploie dans un fief du Hezbollah

L'armée libanaise se déploie dans la banlieue sud de Beyrouth, le 23 septembre 2013 [Joseph Eid / AFP] L'armée libanaise se déploie dans la banlieue sud de Beyrouth, le 23 septembre 2013 [Joseph Eid / AFP]

L'armée libanaise a commencé lundi son déploiement dans la banlieue sud de Beyrouth en vertu d'un accord avec le Hezbollah selon lequel elle doit contrôler les entrées de ce fief du mouvement chiite.

Le déploiement de près de 800 soldats de l'armée et des services de sécurité a débuté lundi après-midi, les membres de cette force mixte prenant position aux barrages établis par le Hezbollah.

Le mouvement chiite a assuré qu'il soutenait ces opérations, et s'assurerait de leur bon déroulement.

Les opérations se sont déroulées par étapes et des membres du Hezbollah étaient toujours postés à certains barrages secondaires en fin de journée, rapporte un journaliste de l'AFP.

Ces points de contrôle avaient été mis en place par le mouvement chiite après deux attentats dans la zone, dont le premier a fait 50 blessés le 9 juillet et le second 27 morts le 15 août.

L'armée et la police avaient déjà des barrages dans la banlieue sud de la capitale, mais après les attentats de cet été, le Hezbollah avait jugé leur contrôle peu efficace. Des miliciens ont été chargé de contrôler les identités et de fouiller les véhicules circulant dans ce périmètre.

Cela a suscité une réaction négative de la classe politique libanaise, poussant le Hezbollah à faire marche arrière et accepter de laisser les forces officielles reprendre leur rôle.

En outre, plusieurs frictions avec la population se sont produites aux barrages tenus par les hommes du Hezbollah, dont l'un a dégénéré en accrochages avec des réfugiés palestiniens faisant un mort et quatre blessés le 9 septembre.

Le ministre de l'Intérieur libanais, Marwam Charbel, a assuré dimanche qu'en dehors des soldats déployés, "personne d'autre ne sera autorisé à être présents sur les barrages".

"L'Etat se doit d'étendre son contrôle sur tout le territoire libanais", a-t-il ajouté.

M. Charbel s'est rendu dans la banlieue sud lundi, assurant que le déploiement se déroulait "avec la coordination de l'Etat et de toutes les parties".

Pour l'analyste Paul Salem, directeur du centre Carnegie pour le Moyen-Orient, le déploiement est "positif", mais il souligne que le Hezbollah garde la main les décisions sécuritaires le concernant.

Le Hezbollah "prend des décisions sur des enjeux sécuritaires majeurs dans le pays sans consultation (...) et est un acteur stratégique indépendant qui agit sans considération pour la volonté de l'Etat ou de l'opinion publique libanais", estime-t-il.

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