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Boko Haram tire sur un collège, au moins 40 morts

Des voitures et des habitations dévastées après une attaque de Boko Haram à Benisheik, au Nigeria, le 19 septembre 2013 [ / AFP/Archives] Des voitures et des habitations dévastées après une attaque de Boko Haram à Benisheik, au Nigeria, le 19 septembre 2013 [ / AFP/Archives]

L'attaque menée dimanche par le groupe islamiste Boko Haram dans le dortoir d'un collège dans le nord-est du pays, a fait au moins 40 morts, vraisemblablement tous des étudiants, selon un nouveau bilan communiqué par une source hospitalière.

 

Cette attaque, la dernière d'une longue liste depuis quatre ans, s'est produite dans la ville de Gubja (à 30 km de Damataru, capitale de l'Etat de Yobe).

"Nous avons maintenant 40 corps qui ont été amenés dans la morgue après l'attaque", et il s'agit vraisemblablement d'étudiants du Collège de l'Agriculture à Gbuja, a déclaré un responsable de l’hôpital de Damaturu, sous couvert d'anonymat. Un précédent bilan faisait état d'au moins 28 morts.

Le porte-parole militaire de l'Etat, Lazarus Eli, a indiqué que "des terroristes de Boko Haram" s'étaient introduits dans le collège de l'Agriculture, et "ont tiré sur des étudiants" alors qu'ils étaient endormis.

L'Etat de Yobe a été le théâtre de violentes attaques ces derniers mois contre des étudiants, toutes imputées à Boko Haram.

La pire attaque s'est produite en juillet dans la ville de Mamudo, où les islamistes ont lancé des grenades explosives et ouvert le feu dans des dortoirs, tuant au moins 41 personnes, essentiellement des étudiants.

Boko Haram - dont le nom signifie + l'éducation occidentale est un péché+ en langue haoussa - est responsable de nombreuses attaques visant des écoles, des universités et des collèges au cours de son insurrection déclenchée depuis près de quatre ans.

En juin, des insurgés de Boko Haram avaient tué sept lycéens et deux professeurs à Damataru.

Yobe est un des trois Etats du nord-est du Nigeria où l'armée mène une offensive depuis la mi-mai pour tenter de mettre fin à l'insurrection de Boko Haram.

Selon l'armée, ces récentes attaques contre des établissements scolaires montrent le "désespoir" du groupe islamiste, qui n'a la capacité, selon elle, de s'attaquer qu'à des cibles" faciles".

Le ministère de la Défense a assuré qu'une offensive, à la mi-mai, contre Boko Haram avait "décimé le groupe" et dispersé ses membres dans des régions reculées du Nord-Est, son fief traditionnel.

Néanmoins, le succès de cette offensive militaire est souvent mis en doute.

 

Localisation de la ville de Gujba où une attaque de Boko Haram a eu lieu dimanche [ / AFP]
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Localisation de la ville de Gujba où une attaque de Boko Haram a eu lieu dimanche
 
 

Ainsi, des insurgés de Boko Haram, déguisés en soldats, ont tué 142 personnes au moins en septembre dans la ville de Benisheik, dans l'Etat de Borno.

Boko Haram cible aussi des membres de milices d'autodéfense dont le rôle est d'aider l'armée.

L'état d'urgence a été décrété le 14 mai dans le Nord-Est.

Les liaisons téléphoniques ont été coupées dans la plupart des localités du Nord-Est, une mesure destinée, selon l'armée, à empêcher les membres de Boko Haram de se coordonner.

Néanmoins, beaucoup de Nigérians sont d'avis que l'absence de liaisons téléphoniques empêche les civils de donner l'alerte en cas d'attaque.

Les téléphones sont hors service à Gubja, mais fonctionnent à Damataru.

Dans cette région, les attentats contre des églises, notamment pendant le culte du dimanche, étaient devenus presque hebdomadaires pendant une période, mais ils sont moins nombreux depuis quelques mois.

Depuis le début de l'intervention militaire dans le Nord-Est, des milices d'autodéfense se sont mises en place pour aider l'armée à lutter contre l'insurrection islamiste.

Boko Haram a, à son tour, mené de nombreuses attaques contre les civils pour se venger de leur soutien à l'armée.

Boko Haram revendique la création d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, au contraire du sud, majoritairement chrétien.

Les attaques du groupe extrémiste et leur répression sanglante ont fait au moins 3.600 morts depuis 2009 selon l'ONG Human Rights Watch.

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