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La police occupe des favelas de Rio

Un policier en patrouille dans une favela de Rio le 6 octobre 2013 [Christophe Simon / AFP] Un policier en patrouille dans une favela de Rio le 6 octobre 2013 [Christophe Simon / AFP]

Les forces de sécurité ont pris le contrôle dimanche d'un ensemble de favelas (bidonvilles) de Rio de Janeiro contrôlées par les narcotrafiquants, dans la première opération de "pacification" depuis le scandale d'un maçon assassiné par la police.

Quelque 370 membres des forces d'élite de la police, appuyés par des blindés de l'armée, ont occupé les neuf favelas de Lins de Vasconcelos dans la zone nord de la ville, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Au total, environ 1.000 membres des forces de sécurité (soldats, policiers militaires et civils) ont participé à cette opération lancée à partir de 06h00 heure locale (09H00 GMT).

Aucun coup de feu n'a été tiré. Après avoir encerclé les favelas, la police a commencé à fouiller les maisons et à interroger des suspects.

Une Unité de police pacificatrice (UPP), comme est appelée la police qui s'installe dans les favelas reconquises, doit s'implanter dans cette région où vivent 15.000 personnes. Trente-quatre de ces unités existent déjà et les autorités prévoient d'en créer cinq nouvelles d'ici à l'été 2014.

Rio de Janeiro, un des Etats les plus violents du Brésil, a mis en oeuvre un vaste plan pour améliorer la sécurité avant la Coupe du monde de football cette année et les jeux Olympiques en 2016.

Un char dans une favela de Rio le 6 octobre 2013 [Christophe Simon / AFP]
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Un char dans une favela de Rio le 6 octobre 2013
 

Cette opération répondait à "une demande de la population depuis longtemps", a assuré le secrétaire à la Sécurité de l'Etat de Rio, José Maria Beltrame, cité par le site d'informations G1.

Mais des habitants, comme Marcia, 51 ans, ont dit n'avoir "pas besoin d'une UPP". "Si quelqu'un ici dit qu'il accepte l'UPP, c'est un mensonge", a-t-elle lancé.

Le programme de "pacification" est la cible de nombreuses critiques après que la police a été accusée de corruption et de torture dans la plus grande favela de Rio, la Rocinha.

Cette semaine, dix policiers ont été arrêtés sous l'accusation d'avoir torturé jusqu'à la mort un maçon, Amarildo de Souza, puis d'avoir fait disparaître son corps. Selon l'enquête de la police civile, vingt-deux autres personnes ont été torturées par les forces de sécurité afin d'obtenir des informations sur le trafic de drogue dans cette favela.

"J'ai peur que d'autres (cas comme) Amarildo apparaissent", a dit Marcia à l'AFP.

Plusieurs manifestations ont eu lieu pour réclamer à l'impopulaire gouverneur de Rio, Sergio Cabral, des informations sur le sort de la victime.

"Nous n'allons pas arrêter de créer des unités de police pacificatrice en raison de ce cas isolé", a dit le médiateur Nelson Bruno qui a suivi l'opération à Lins de Vasconcelos pour constater d'éventuels abus.

"Tout est tranquille, il n'y a pas eu de réclamations", a-t-il assuré.

Une quantité non spécifiée de drogues et de chargeurs de fusils a été saisie dans cette favela où deux narcotrafiquants ont été tués cette semaine lors d'affrontements avec la police.

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