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Israël-Palestine: nouvelle visite de Kerry sur fond de pessimisme

Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry le 1er novembre 2013
 [Alex Wong / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives] Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry le 1er novembre 2013 [Alex Wong / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives]

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, rencontre jeudi à Jérusalem le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au début de sa 10e visite en Israël et dans les Territoires palestiniens visant, malgré le pessimisme ambiant, à faire avancer les négociations israélo-palestiniennes.

Le chef de la diplomatie américaine, qui atterrira en début d'après-midi à Tel-Aviv, doit s'entretenir avec le chef du gouvernement israélien à 17h00 (15h00 GMT), selon un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Il s'entretiendra vendredi à Ramallah à 18h00 (16h00 GMT) avec le président palestinien Mahmoud Abbas.

M. Kerry arrive en Israël au moment où Ariel Sharon, ancien Premier ministre et ex-homme fort de la droite israélienne, dans le coma depuis huit ans, est dans un état jugé "critique" par les médecins.

Le secrétaire d'Etat "démarre la nouvelle année avec un effort spécial pour tenter de faire avancer les négociations israélo-palestiniennes", a déclaré un haut responsable américain avant son départ.

Selon des sources diplomatiques et les médias, il entend soumettre pour la première fois aux deux dirigeants un projet d'"accord-cadre" traçant les grandes lignes d'un règlement définitif.

Ce document fournira "une base sur laquelle on pourra négocier le traité de paix final", a précisé le responsable américain. Une fois que "les contours de cet accord final auront été agréés (par les deux parties), il restera à travailler intensivement sur les détails", a-t-il ajouté.

Mais la libération mardi de 26 prisonniers palestiniens par Israël n'a pas suffit à dissiper le climat de scepticisme sur les chances de progrès dans les négociations de paix relancées fin juillet sous l'égide des Etat-Unis.

Israéliens et Palestiniens s'accusent mutuellement de saboter les efforts de paix.

Dispute sur la vallée du Jourdain

M. Netanyahu a dénoncé le fait que les prisonniers relâchés mardi aient été fêtés par les dirigeants palestiniens comme des héros.

"Ce n'est pas comme ça que l'on fait la paix", a accusé le Premier ministre.

Plusieurs contentieux, en particulier l'extension des colonies juives à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie occupée, le statut de la vallée du Jourdain et la question des prisonniers palestiniens, devraient peser sur les entretiens de John Kerry.

Mardi, Mahmoud Abbas a menacé de saisir des instances internationales contre "le cancer de la colonisation" israélienne.

"Nous utiliserons notre droit d'Etat observateur à l'ONU pour prendre toute mesure légale, diplomatique et politique afin de le stopper", a-t-il proclamé.

Israël, qui avait indiqué la semaine dernière qu'il annoncerait la construction de 1.400 logements supplémentaires à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, en même temps que la libération des prisonniers prisonniers, attendra finalement la fin de la visite de M. Kerry.

Le président palestinien a aussi réaffirmé son refus de "toute présence militaire israélienne dans des territoires appartenant à l'Etat indépendant de Palestine", en allusion à la vallée du Jourdain, aux frontières de la Cisjordanie et de la Jordanie.

Selon le quotidien israélien Maariv, lors de son dernier déplacement en décembre, John Kerry proposé "une présence militaire israélienne limitée aux points de passage sur le Jourdain pour un nombre limité d'années en ayant recours à la technologie (...) au lieu d'une présence physique sur le terrain".

Mais Israël a d'ores et déjà rejeté ces arrangements de sécurité proposés par Washington, croit savoir le quotidien Maariv.

Une commission ministérielle israélienne a adopté dimanche un projet de loi, présenté par la droite ultra-nationaliste, qui prévoit l'annexion de la vallée du Jourdain même en cas d'accord de paix avec les Palestiniens.

Bien qu'il ait, selon les commentateurs israéliens, surtout une valeur symbolique, ce projet a été dénoncé par les Palestiniens.

Ces derniers acceptent uniquement le déploiement d'une force internationale, une solution rejetée par Israël qui insiste pour pouvoir "se défendre lui-même".

Jeudi matin, une délégation de députés de droite et d'extrême droite, conduite par le ministre de l'Intérieur Gideon Saar, a inauguré une implantation juive dans la vallée du Jourdain "qui est israélienne et le restera", selon eux.

D'après un sondage publié mardi par l'Université hébraïque à Jérusalem, 51% des Israéliens estiment que les efforts américains échoueront (29%) ou n'auront aucun effet (22%) contre 39% seulement qui pensent qu'ils aboutiront, un chiffre en baisse par rapport à un sondage similaire en août 2009.

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