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Jean-Pierre Willem : "soutenir les chrétiens d'Orient"

Jean-Pierre Willem Le docteur jean-Pierre Willem [Patrick Gaillardin / picturetank]

Il a connu de nombreuses zones de conflit. Le Dr Jean-Pierre Willem, fondateur de l’association Les médecins aux pieds nus (et auteur du livre Mémoires d’un médecin aux pieds nus» (ed. Albin Michel), a vécu Septembre noir en Jordanie, la guerre d’Irak ou encore les guerres du Liban. De fin décembre à début janvier, il a accompagné l’association SOS Chrétiens d’Orient sur un autre point chaud  : la Syrie, où il a pu constater les persécutions dont sont victimes les membres de la communauté. 

 

Quel était l’objectif de ce voyage ?

Je suis parti avec l’association SOS Chrétiens d’Orient, avec l’objectif d’apporter mon soutien aux Chrétiens, leur montrer qu’ils ne sont pas abandonnés. Nous étions une vingtaine à faire le voyage jusqu’à Damas, où nous avons été placés sous haute protection. Et nous avons apporté quatre tonnes de jouets et de vêtements pour les orphelins et les enfants dans les hôpitaux.

 

Comment s'est organisée cette mission ? 

Près de mon bureau à Paris, se trouve l'association SOS Chrétiens d'Orient, de jeunes gens qui m'ont proposé de les accompagner en Syrie. Je pensais y aller pour opérer, mais sur la quarantaine de personnes prévues au départ, la moitié à eu peur, dont mes infirmières. Sur place, j'ai tout de même pu rencontrer des confrères, des chirurgiens qui m'ont demandé quelques techniques dont j'ai pu leur enseigner les bases. 

 

Quelle est la situation des chrétiens dans ce pays ?

Les histoires qu’on m’a rapportées sur les massacres de chrétiens m’ont attristé. Les rebelles islamistes ont mis des bonnes sœurs dans un four à pain et ont mis le feu, ils ont décapité des médecins chrétiens dans certains villages… On ne parle pas beaucoup de la situation des Chrétiens d’Orient, alors qu’à Damas, ils ont édifié une cathédrale en l’an 100 ! Ils ont laissé une empreinte dans ces pays.

 

Quelle est selon vous la part des jihadistes dans la résistance ?

D’après les témoignages que j’ai pu recueillir sur place, elle est composée à 80% de djihadistes. Et je suis très étonné de voir le nombre de jeunes qui partent en Syrie : on compterait en réalité près de 5000 jeunes européens au sein de la rébellion. Mais ils ne sont pour la plupart pas armés. Ils font des tâches ménagères, et sont parfois utilisés comme bombes humaines. 

 

Quelles ont été vos impressions sur place ? 

J'ai pu aller discuter avec les gens, le soir. Ceux que j'ai pu rencontrer soutenaient tous Bachar al-Assad, et on sentait que la victoire des troupes gouvernementales étaient proches. J'ai pu me faire une idée de la situation en rencontrant des gens, mais au bout d'un moment, ma tête a été mise à prix à 5 millions de dollars par la rebellion. 

 

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