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Sommet de la Celac à La Havane: succès diplomatique de Cuba face aux Etats-Unis

Le 2e sommet de Communauté des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes (Celac), le 29 janvier 2014 à La Havane [Adalberto Roque / AFP] Le 2e sommet de Communauté des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes (Celac), le 29 janvier 2014 à La Havane [Adalberto Roque / AFP]

Le 2e sommet de la Communauté des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes (Celac) s'est achevé mercredi à La Havane sur un succès diplomatique pour Cuba qui a reçu le soutien des 33 états membres, particulièrement à l'égard de la politique d'hostilité des Etats-Unis.

Trente chefs d’Etats et de gouvernements ont participé à ce sommet de la dernière née des organisations régionales, qui regroupe tous les pays du continent américain à l'exception des États-Unis et du Canada.

"Nous avons reçu le courageux soutien de chacun d'entre vous", s'est félicité le président cubain Raul Castro avant de transmettre la présidence de la Celac à son homologue du Costa-Rica, Laura Chinchilla.

Le président cubain Raul Castro (d) et son homologue mexicain Enrige Pena Nieto, le 29 janvier 2014 lors du sommet de la Celac à La Havane [Alejandro Ernesto / Pool/AFP]
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Le président cubain Raul Castro (d) et son homologue mexicain Enrige Pena Nieto, le 29 janvier 2014 lors du sommet de la Celac à La Havane

"L'unité dans la diversité est l'unique alternative pour la région", a ajouté le président cubain en soulignant l'adoption par la Celac d'"importants accords" sur des sujets tels que "l'éradication de la pauvreté, l'aide au développement et le changement de l'ordre économique actuel".

S'exprimant mardi et mercredi en séance plénière, en présence notamment du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, tous les représentants des 33 pays ont chaleureusement remercié Cuba pour l'organisation du sommet et dénoncé notamment l'embargo économique et financier imposé depuis 1962 par les États-Unis au régime communiste cubain.

"Jamais depuis l'avènement de la Révolution en 1959, Cuba n'a reçu un soutien régional aussi clair", selon l'analyste Arturo Lopez-Levy, de l'université de Denver, aux États-Unis.

Pour la première fois également, l'Organisation des États d'Amérique (OEA), la doyenne des organisations continentales dominée par les États-Unis, était présente à Cuba, en la personne de son secrétaire général, le Chilien José Miguel Insulza.

Expulsée en 1962 de l'OEA, Cuba n'a jamais cherché à réintégrer l'organisation malgré la levée de la sanction en 2009.

Le président cubain Raul Castro (g)et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le 28 janvier 2014 lors du 2e sommet de la Celac à La Havane [ / www.cubadebate.cu/AFP]
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Le président cubain Raul Castro (g)et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le 28 janvier 2014 lors du 2e sommet de la Celac à La Havane

Le succès diplomatique du régime communiste s'est encore vu renforcer par l'annonce mercredi à Bruxelles que les pays de l'Union européenne avaient décidé de réviser leur politique commune à l'égard de Cuba afin "d'encourager le processus de réformes et de mener un dialogue basé sur le respect des droits de l'Homme".

Dans la matinée, la Celac a "solennellement" proclamé la région "zone de paix", les 33 pays prenant ainsi l'engagement de "renoncer à l'usage ou la menace de l'usage de la force" pour régler leurs différends frontaliers.

Une "Déclaration de La Havane", dont les quelque 80 points n'avaient pas encore été publiés mercredi, a également été adoptée par la Celac, fondée en décembre 2011 à l'initiative du grand absent du sommet, l'ex-président vénézuélien Hugo Chavez, décédé d'un cancer en mars 2013.

La "Déclaration" devait particulièrement s'attacher à exprimer l'engagement de la Celac dans la lutte contre la pauvreté et l'analphabétisme, la sécurité alimentaire et le développement agricole, la coopération technique et scientifique et l'intégration économique et financière de la région rassemblant 600 millions d'habitants.

Le sommet a également été l'occasion de nombreuses rencontres bilatérales entre pays de la région.

Le président du Chili Sebastian Piñera - venu avec la nouvelle présidente Michelle Bachelet, qui prendra ses fonctions en mars - a ainsi rencontré son homologue péruvien Ollanta Humala, après un verdict de la Cour internationale de justice de La Haye sur leur litige frontalier. Les deux pays se sont engagés à respecter le jugement, favorable à Lima.

Les présidents des deux plus grandes économies de la région, la Brésilienne Dilma Rousseff et le Mexicain Enrique Peña Nieto, ont longuement discuté, tout comme les voisins du cône sud, l'Argentine Cristina Kirchner et l'Uruguayen José Mujica.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pour sa part indiqué avoir abordé avec Raul Castro le problème des "arrestations arbitraires" d'opposants au régime communiste et appelé le régime communiste à ratifier les pactes de l'ONU sur les droits de l'homme, que Cuba a signés en 2008.

le Lider Maximo cubain Fidel Castro (d) et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors d'un entretien, le 29 janvier 2014 à La Havane [ / www.cubadebate.cu/AFP]
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le Lider Maximo cubain Fidel Castro (d) et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors d'un entretien, le 29 janvier 2014 à La Havane

Alors qu'à l'occasion de précédents sommets régionaux à Cuba certains responsables avaient rencontré des dissidents, seul l'animateur de la Commission cubaine des droits de l'homme, une organisation tolérée par les autorités, a été reçu à l'ambassade du Costa-Rica, nouveau président de la Celac.

"Le Costa Rica est disposé à écouter toutes les positions qu'on veut lui présenter, dans ce cas, il s'agit bien de cela, et non pas d'intervenir ou de faire preuve d'ingérence", a assuré à l'AFP le ministre costaricain des Affaires étrangères Enrique Castillo.

Le Père de la Révolution cubaine, Fidel Castro, 87 ans et retiré du pouvoir depuis 2006, a profité du sommet pour recevoir quelques dignitaires, notamment les présidentes du Brésil et d'Argentine, Dilma Roussef et Cristina Kirchner, ainsi que Ban Ki-moon.

"Je l'ai vu très bien physiquement, très alerte spirituellement, la voix haute et claire", a rapporté par la suite le chef de l'ONU, qui durant une heure a discuté avec le Lider Maximo d'une "vaste gamme de questions de préoccupation internationale" et de "situations de conflits, comme la Syrie".

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