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Angoulême : le Japon en colère contre une exposition

L'exposition "Fleurs qui ne se fanent pas" a insurgé le gouvernement nippon. [Nicolas Tucat / AFP]

Une exposition au Festival International de la Bande Dessinée (BD) à Angoulême a semé la discorde entre le Japon et la Corée du Sud. L’exposition évoque le sort "des femmes de réconfort" coréennes, prostituées par l’armée japonaise durant la Seconde Guerre mondiale.

 

L’exposition "Fleurs qui ne se fanent pas" au Festival International de la BD à Angoulême a ravivé les tensions politiques entre la Corée du Sud et le Japon. Les auteurs, originaires de Corée du Sud, reviennent sur le sort des "femmes de réconfort" de leur pays. 

Cette expression, "femmes de réconfort", est utilisée à propos des femmes coréennes victimes d’esclavage sexuel durant la Seconde Guerre mondiale par l’armée japonaise. Les historiens estiment à 200.000 le nombre de femmes (80-85% de Coréennes) qui ont été victimes de la prostitution entre 1939 et 1945.

Les Japonais se sont insurgés par la tenue de cette exposition. Une pétition, avec plus de 12.000 signatures, a été reçue par "La Charente Libre". "On ne nie pas l’existence des ‘‘femmes de réconfort’’, mais elles n’étaient ni 200.000, ni enlevées, ni forcées par l’armée impériale japonaise ! Ce ne sont que mensonges et histoires sans fondement" écrit Yumiko Yamato, déléguée générale de Nadeshiko Action, l’association des femmes pour la justice et la paix, à l'origine de ce courrier.

L’ambassadeur du Japon en France, Yoichi Sukuki, a "regretté vivement que cette exposition ait lieu" car elle "complique davantage les relations entre le Japon et la Corée du Sud".

 

Les conflits historiques n'ont pas leur place à Angoulême

Les organisateurs du Festival ont réagi à cette polémique. "C’est aux historiens de faire la part des choses sur ce qui a été et pas été" estime Franck Bondoux, délégué général du Festival qui s’est confié à Libération. L’exposition ne contient "que des œuvres de fictions(…) pas de documentaires filmés, pas de photographies" précise-t-il.

"Fleurs qui ne se fanent pas" présente "le point de vue de la Corée sur ce sujet" rapporte le site de l’exposition. Afin d’apaiser les tensions, les organisateurs sud-coréens ont proposé "aux auteurs japonais intéressés de venir partager leurs regards sur le sujet" explique Eun-Son Park, chargée de communication de l'exposition.

 

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