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L’espoir renaît en Tunisie

Le 26 janvier dernier, les députés tunisiens saluent l'adoption de la nouvelle Constitution. [STR / AFP]

Trois ans après, la Tunisie, où les Printemps arabes sont nés, est le premier pays à se relever. Mais le chemin est encore long.

 

De tous les pays concernés, il est le seul à avoir réussi sa transition. Début 2011, la révolution du Jasmin s’emparait de la Tunisie, se propageant rapidement à ses voisins. Si le président Ben Ali a été chassé du pouvoir, il aura fallu du temps pour que le pays retrouve une stabilité politique et sociale.

Trois ans plus tard, alors que les autres pays sont toujours englués dans la crise, la Tunisie a franchi des étapes clés vers la démocratie. Demain, de nombreux chefs d’Etat, dont le président français François Hollande, seront d’ailleurs à Tunis pour célébrer cette évolution favorable et cette volonté d’ouverture.

 

Une Constitution qui donne espoir

Jusqu’ici, les soubresauts ont été nombreux, avec notamment de nombreux assassinats de figures de l’opposition, notamment celui Chokri Belaïd, le 6 février 2013, dont l’assassin présumé a été tué mardi.

Le 26 janvier dernier, l’adoption d’une nouvelle Constitution a mis le pays sur de bons rails. Car ce texte, qui instaure la parité entre hommes et femmes au niveau électoral, la création d’une Cour constitutionnelle ou encore la liberté de conscience (une première dans le monde arabe), fait office de garde-fous.

Il montre également que les différents courants qui composent la Tunisie ont su apprendre de leurs erreurs. "La société tunisienne est mûre, éduquée et homogène, explique Antoine Basbous, auteur de Le tsunami arabe (Fayard) et fondateur de l’Observatoire des pays arabes. Les islamistes d’Ennahda ont par exemple su faire preuve de souplesse dans les négociations et ne se sont pas rangés du côté des plus radicaux." Tirant les leçons de l’échec des Frères musulmans en Egypte, ils ont quitté le pouvoir de leur propre fait pour laisser place à un gouvernement d’experts, formé par le Premier ministre, Mehdi Jomaâ, nouveau venu sur la scène politique.

Sa première mission : conduire la Tunisie vers des élections en 2014, et la sortir de l’ornière.

 

Un pays encore en crise

Les indépendants qui forment le gouvernement auront pour principal objectif de redresser l’économie. La Banque centrale a exprimé récemment son "optimisme" suite au déblocage d’un prêt de 506 millions de dollars par le FMI après l’adoption de la Constitution. Pour autant, les prévisions de croissance tablent sur une hausse de 3 % en 2014, insuffisante pour réduire réellement le chômage, qui s’élève à 15,7 %.

La véritable relance viendrait d’une reprise du tourisme. Mais pour y arriver, les autorités doivent régler les problèmes de sécurité. Et ne pas retomber dans la crise au prochain meurtre. "Les assassinats politiques arriveront toujours, estime Antoine Basbous, au Maghreb comme en Europe ou aux Etats-Unis. Mais l’important c’est de savoir comment les autorités réagissent." La réaction tunisienne semble être la bonne.

 

Les dirigeants tunisiens signent la nouvelle constitution

 

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