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Poutine redurcit le ton

Vladimir Poutine. [AFP]

Plutôt discret durant les JO d’hiver de Sotchi, le pouvoir russe se fait à nouveau entendre, notamment concernant la révolution en Ukraine.

 

La grande fête olympique a pris fin dimanche à Sotchi, et Vladimir Poutine a pu se féliciter hier d’avoir pu montrer au monde, pendant quinze jours, l’image d’une Russie "ouverte et modernisée", lors de la cérémonie de remise des récompenses de l’Etat aux athlètes russes. Mais pas de changement de cap prévu au Kremlin pour autant.

Car s’il s’est astreint à une certaine réserve, se refusant à aborder des sujets sensibles comme l’Ukraine ou la question des droits de l’homme, le président russe veut continuer à agir comme il l’entend.

 

Pas de concessions sur l’Ukraine

Vladimir Poutine a malgré tout laissé hier à son Premier ministre le soin d’attaquer les dirigeants issus de la révolution ukrainienne. "Certains de nos partenaires occidentaux considèrent qu’il [le gouvernement] est légitime, a déclaré Dmitri Medvedev. Je ne sais pas quelle Constitution ils ont lue, mais il me semble que c’est une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d’une révolte."

Auparavant, Moscou avait menacé d’augmenter les droits de douane sur les importations en provenance d’Ukraine si Kiev se rapprochait à l’avenir de l’Union européenne. La Russie pourrait aussi suspendre l’aide de 15 milliards de dollars promise à Kiev au début de la contestation.

Conscient que Moscou fera tout pour empêcher un rapprochement avec l’Europe, le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, avait appelé dimanche la Russie à respecter "le choix européen" de son pays.

"Depuis deux semaines, la Russie s’est concentrée – du moins en public – sur les affaires de politiques intérieures, analyse Alexandra Goujon, maître de conférences à l’université de Bourgogne. Et ses dirigeants attendaient de voir ce qui allait se passer à Kiev. Le discours qu’a prononcé Medvedev hier montre que Moscou persiste à présenter la révolution ukrainienne comme un 'coup d’Etat'".

 

L’opposition russe stigmatisée

La parenthèse olympique refermée, il ne semble pas non plus y avoir de changements à attendre concernant la situation intérieure de la Russie. La fin des Jeux a ainsi coïncidé avec la condamnation, hier à Moscou, de sept opposants. Ils étaient accusés de "troubles massifs" et de "violences envers les forces de l’ordre" lors d’une manifestation dénonçant la réélection de Vladimir Poutine en 2012, et ont été condamnés à des peines allant jusqu’à quatre ans de camp de travail.

Un jugement que l’ONG Amnesty International a qualifié de "parodie de procès politiquement motivée", alors que les violences évoquées sont "majoritairement du fait de la police".Et dans le même temps, plus de deux cents personnes venues soutenir les accusés ont été interpellées devant le tribunal.

L’image de la "nouvelle Russie" vantée par Vladimir Poutine pourrait donc ne pas résister à l’épreuve des faits. D’autres polémiques sur la situation des homosexuels, les droits de l’homme ou la corruption pourraient vite ressurgir, alors que l’actuel président pourrait rester en place jusqu’en 2024.

 

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