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Pistorius : "Je n'avais pas l'intention de tuer Reeva"

Oscar Pistorius dans le box des accusés, à son procès à Pretoria le 7 avril 2014 [Themba Hadebe / POOL/AFP/Archives] Oscar Pistorius dans le box des accusés, à son procès à Pretoria le 7 avril 2014 [Themba Hadebe / POOL/AFP/Archives]

Oscar Pistorius a admis mercredi devant le tribunal avoir "fait une terrible erreur", mais a maintenu n'avoir jamais eu l'intention de tuer sa petite amie Reeva Steenkamp, ni personne d'autre, dans la nuit du 13 au 14 février 2013.

A l'issue d'une longue déposition commencée lundi matin, entrecoupée de larmes et de silences, le champion paralympique s'est adressé à la juge, à la demande de son avocat, en déclarant: "Non madame, je n'avais pas l'intention de tuer Reeva, ni personne d'autre".

Après une brève interruption, la parole est ensuite passée au redoutable procureur Gerrie Nel, pour le contre-interrogatoire.

En un instant, le ton a changé.

Pistorius a d'abord admis qu'il avait pu être un modèle pour des millions de sportifs et de handicapés. Puis il a murmuré: "J'ai fait une terrible erreur".

C'est là que Gerrie Nel a explosé: "Vous avez fait une erreur? (silence) Vous avez tué quelqu'un, c'est ce que vous avez fait. (silence) Et vous ne voudriez pas prendre la responsabilité de cet acte ? ".

Le procureur Gerrie Nel, au procès d'Oscar Pistorius, à Pretoria, le 7 avril 2014 [Themba Hadebe / POOL/AFP]
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Le procureur Gerrie Nel, au procès d'Oscar Pistorius, à Pretoria, le 7 avril 2014
 

"Si, madame le juge", a répondu Pistorius d'une voix cassée.

"Dites oui, j'ai tiré sur Reeva Steenkamp et je l'ai tuée", a tonné le procureur.

"Oui, je l'ai fait, madame le juge".

Poussé par Gerrie Nel, Pistorius a ensuite admis: "Je sais que j'ai la responsabilité de dire la vérité, pour Reeva et pour moi".

L'audience a ensuite été suspendue, le temps pour la juge de trancher un litige entre le procureur et la défense.

M. Nel venait de proposer au champion amputé de projeter une vidéo, déjà diffusée par une chaîne de télévision, le montrant en train de tirer au fusil sur une pastèque. L'avocat de Pistorius Garry Roux a fait objection, affirmant que le parquet n'avait pas le droit d'introduire de preuve nouvelle à ce stade de la procédure, dénonçant "un piège".

 

- "Je sentais le sang couler sur moi" -

 

En début de matinée, c'est l'avocat Roux qui avait guidé Pistorius dans sa déposition. Après le récit du meurtre la veille, au cours duquel l'accusé avait réaffirmé qu'il croyait tirer sur un cambrioleur, le récit mercredi a porté sur les minutes ayant suivi les coups de feu.

L'avocat de la défense Barry Roux, au tribunal de Pretoria, le 8 avril 2014 [Kim Ludbrook / POOL/AFP]
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L'avocat de la défense Barry Roux, au tribunal de Pretoria, le 8 avril 2014
 

Après avoir défoncé avec une batte de cricket la porte des toilettes où Reeva était enfermée, Pistorius a découvert le corps ensanglanté de sa petite amie: "Je me suis agenouillé près de Reeva, j'ai regardé si elle respirait. La tête de Reeva reposait sur mon épaule, je sentais le sang couler sur moi", a-t-il dit, la voix cassée et secouée par les sanglots.

S'ensuit le récit des minutes de détresse de Pistorius, les premiers appels à l'aide, les coups de téléphone aux secours, l'arrivée des premiers voisins et de l'ambulance, bientôt suivis par la police.

"Je ne savais vraiment pas quoi faire, je voyais qu'elle respirait, mais elle respirait avec difficulté. J'ai essayé de la soulever mais je n'ai pas pu, j'ai eu peur d'aggraver ses blessures", a raconté le jeune homme.

L'avocat a ensuite confronté Pistorius aux témoignages des voisins qui ont entendu des cris et des bruits sonores en pleine nuit. Pistorius a soutenu que des "coups de feu" entendus par les voisins étaient en fait les coups de batte de cricket sur la porte des toilettes. A ce moment-là, la mère de Reeva Steenkamp et ses proches, dans la tribune du public, ont montré pour la première fois des signes d'agacement.

Pendant près de trois jours, Me Roux avait d'abord cherché, à travers ses questions, à brosser le portrait d'un jeune homme angoissé mais gentil et religieux.

 
 

L'accusé devrait donc être interrogé sur certains points de sa version qui posent question. Il affirme notamment que, lorsqu'il a cru qu'un cambrioleur était caché dans les toilettes, il a crié pour lui demander de sortir de la maison. Pourquoi alors Reeva, qui était dans les toilettes, n'aurait-elle pas signalé sa présence?

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