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21 morts dans une attaque rebelle en Syrie

Une affiche électorale du président syrien Bachar al-Assad, le 19 mai 2014 à Damas [Louai Beshara / AFP/Archives] Une affiche électorale du président syrien Bachar al-Assad, le 19 mai 2014 à Damas [Louai Beshara / AFP/Archives]

Les rebelles syriens ont pour la première fois bombardé un meeting pour la réélection de leur ennemi Bachar al-Assad dans le sud du pays en guerre, faisant 21 morts, tandis qu'ils reculaient vendredi face à son armée dans le Nord.

Jeudi soir, un obus tiré par des rebelles islamistes sur un rassemblement à Deraa de partisans de M. Assad, en campagne pour sa réélection le 3 juin, a tué 21 personnes et blessé 30, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Onze civils dont un enfant et six miliciens pro-régime figurent parmi les morts, a précisé l'OSDH. L'obus est tombé sur une tente dressée dans le quartier de l'aéroport. La ville de Deraa, près de la frontière jordanienne, est divisée entre rebelles et l'armée.

C'est la première fois qu'un rassemblement électoral est visé et pour Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, cela constitue "un message des rebelles qu'il n'y a pas de zone sécurisée pour organiser le scrutin".

Le gouverneur de la province de Deraa, Mohamad al-Hanous, a assuré à la télévision que "le crime des terroristes n'empêcherait pas les Syriens de voter".

Bien que les pays occidentaux et l'opposition syrienne en exil aient qualifié de "farce" le scrutin organisé par le régime dans les régions sous son contrôle, les rebelles, malgré leurs menaces, n'avaient pas réussi à perturber la campagne électorale.

Le chef d'un courant de l'opposition intérieure, Louay Hussein, a affirmé que le scrutin "allait diviser le peuple syrien en deux races: celle qui aura voté et la race terroriste qui n'aura pas participé à l'élection", faisant allusion à la terminologie du régime pour qui les rebelles sont des "terroristes".

- Alep bientôt 'confortable' -

Après plus de trois ans de conflit qui a fait plus de 160.000 morts, quelque neuf millions de réfugiés et déplacés et dévasté le pays, la tenue du scrutin est un revers pour l'opposition et les rebelles, qui s'étaient juré de renverser M. Assad, au pouvoir depuis 2000.

Ainsi depuis un an, le vent a tourné. L'initiative revient à l'armée, appuyée par des supplétifs syriens et surtout par le Hezbollah chiite libanais, dont les combattants aguerris font la différence.

Les forces du régime ont marqué jeudi un point décisif dans la ville-clé d'Alep (nord), en brisant le siège imposé par le rebelles à la prison centrale et en bloquant dans le même temps l'une des principales voies d'approvisionnement des rebelles.

La porte-parole de l'Office de l'ONU pour les droits de l'homme, Cécile Pouilly, a souligné "qu'il existait un risque réel concernant l'intégrité physique des détenus, notamment des 53 prisonniers politiques", à la prison d'Alep. Selon elle, sur les 2.500 détenus, un certain nombre ont achevé leur peine et doivent être libérés.

Une source militaire syrienne a annoncé à l'AFP que l'armée avait pris le contrôle de "plusieurs secteurs autour de la prison", et "prochainement, Alep sera dans une situation plus confortable", sans plus de précisions.

- Restrictions sur l'aide humanitaire -

La capitale économique du pays s'était, jusqu'en juillet 2012, tenue à l'écart de la révolte déclenchée un an plus tôt par un mouvement de contestation pacifique réprimé par le régime. Les rebelles s'étaient alors emparés d'une partie de la ville, désormais coupée en deux.

Des enfants transportent un bidon d'eau dans les rues d'Alep, le 27 avril 2014 [Zein al-Rifai / Aleppo media centre/AFP/Archives]
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Des enfants transportent un bidon d'eau dans les rues d'Alep, le 27 avril 2014

Les combats ont provoqué des dégâts terribles dans le centre historique d'Alep, une des plus vieilles villes au monde, et une situation humanitaire désastreuse dans la ville comme dans une grande partie du pays.

Dans un rapport au Conseil de sécurité, le patron de l'ONU Ban Ki-moon note que les belligérants continuent de restreindre "d'une manière arbitraire" la livraison de l'aide humanitaire et que "la situation sur le terrain a empiré".

Il déplore la refus du régime de laisser les convois humanitaires passer par les frontières de la Syrie avec la Turquie, l'Irak ou la Jordanie, comme l'exigeait la résolution 2139. Il dénonce en outre que 196.000 personnes soient assiégées par le régime et 45.000 par la rébellion, et que "l'accès à l'aide humanitaire reste imprévisible et terriblement insuffisante" pour 3,5 millions de Syriens.

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