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Mali: gouvernement et groupes armés négocient à Alger

Le ministre algérien des Affaires étrangères (G) à l'ouverture de négociations entre le gouvernement de Bamako et les groupes armés maliens le 16 juillet 2014 à Alger [Farouk Batiche / AFP] Le ministre algérien des Affaires étrangères (G) à l'ouverture de négociations entre le gouvernement de Bamako et les groupes armés maliens le 16 juillet 2014 à Alger [Farouk Batiche / AFP]

Le gouvernement de Bamako et les groupes armés maliens ont entamé mercredi après-midi à Alger des négociations difficiles pour trouver un accord de paix dans ce pays du Sahel toujours instable malgré une intervention armée internationale toujours en cours.

"Nous sommes ici réunis et ceci constitue un petit pas, par rapport à ce qui reste à faire. Mais incontestablement, il représente un pas décisif pour ouvrir de nouveaux horizons et perspectives pour concrétiser les attentes de nos peuples dans toute la région", a indiqué M. Lamamra, cité par l'agence APS au terme de la première journée du lancement de la phase initiale du dialogue inter malien inclusif, dont les travaux se poursuivront jeudi.

"Nous sommes mis en demeure de consolider les acquis déjà réalisés et de veiller à éviter les faiblesses (du passé) afin de parvenir à un document de valeur", garantissant la paix, la stabilité dans le Mali et a région, a ajouté M. Lamamra.

M. Lamamra a affirmé que le président algérien Abdelaziz Bouteflika suivait "personnellement" et "attentivement" tous les développements qui ont conduit au lancement du dialogue inter-malien.

Les négociations devaient se faire avec les six groupes armés simultanément, mais certains ont "refusé d'être ensemble".

Mahamadou Djeri Maiga vice-président du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) à son arrivée le 16 juillet 2014 à Alger [Farouk Batiche / AFP]
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Mahamadou Djeri Maiga vice-président du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) à son arrivée le 16 juillet 2014 à Alger

Les mouvements signataires de la déclaration d'Alger du 9 juin --le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA)-- ont eu une série de discussions en séance plénière pendant 20 minutes.

Ils ont ensuite laissé la place aux trois autres groupes --le Mouvement arabe de l'Azawad-dissident (MAA-dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR)-- qui sont signataires de la plate-forme préliminaire d'Alger du 14 juin.

Après les six groupes se sont finalement réunis ensemble dans la salle pour discuter avec les représentants de la communauté internationale.

- "Lignes rouges" -

Le ministre malien des Affaires étrangère Abdoulaye Diop lors d'une interview le 16 juillet 2014 à Alger [Farouk Batiche / AFP]
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Le ministre malien des Affaires étrangère Abdoulaye Diop lors d'une interview le 16 juillet 2014 à Alger

Avant l'ouverture des pourparlers, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a assuré que son gouvernement était disposé à aller "aussi loin que possible" en vue de parvenir à un accord "aussi vite que possible" pour une "entente entre Maliens".

"Le gouvernement est prêt à aller aussi loin que possible dans le cadre des lignes rouges qui ont été tracées", a-t-il affirmé à l'AFP, expliquant que ces lignes rouges étaient "le respect de l'unité territoriale, de l'unité du peuple du Mali et la forme républicaine de l'Etat malien".

Après des revendications indépendantistes, aujourd'hui officiellement abandonnées, certains des groupes rebelles réclament désormais une forme d'autonomie ou un statut particulier pour le Nord qu'ils appellent Azawad.

Les négociateurs vont tenter de "trouver un consensus pour le partage du pouvoir" entre "d'un côté, les mouvements qui veulent une autonomie du nord du Mali" et de l'autre un "gouvernement ouvert à toute idée en dehors de l'indépendance", a expliqué mardi une source diplomatique algérienne jugeant "étroite" la marge de manœuvre de son pays qui conduit les négociations.

Selon cette source, les groupes armés sont "en position de force" après "la grande défaite" de l'armée malienne.

En mai, des hommes du MNLA (rébellion touareg), du HCUA (au sein duquel sont présents d'ex-jihadistes) et du MAA ont combattu pendant plusieurs jours à Kidal, fief des Touareg dans le nord-est du Mali, l'armée malienne qui a perdu au moins 50 soldats.

Mais dans un geste de bonne volonté avant les négociations, les parties ont procédé mardi soir à Bamako à un échange de 86 prisonniers, 45 militaires et policiers d'un côté et 41 Touaregs de l'autre.

- Contexte favorable -

Le ministre algérien des Affaires étrangères à l'ouverture de négociations entre le gouvernement de Bamako et les groupes armés maliens le 16 juillet 2014 à Alger [Farouk Batiche / AFP]
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Le ministre algérien des Affaires étrangères à l'ouverture de négociations entre le gouvernement de Bamako et les groupes armés maliens le 16 juillet 2014 à Alger

Les négociations d'Alger sont les premières à rassembler l'ensemble des parties prenantes au conflit depuis celles qui avaient abouti à un accord intérimaire le 18 juin 2013 à Ouagadougou, au Burkina Faso, ayant ouvert la voie à la tenue d'élections présidentielle et législatives.

En sont néanmoins exclus les groupes liés à Al-Qaïda qui, à un moment alliés du MNLA, ont occupé pendant plus de neuf mois le nord du Mali avant d'en être partiellement chassés par une intervention armée internationale lancée le 11 janvier 2013 par la France, toujours en cours via la mission de l'ONU au Mali, la Minusma.

Depuis l'élection du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2013, les pourparlers piétinent et les groupes armés continuent à mener régulièrement des actions meurtrières dans le nord du Mali.

Ce round de négociations devait débuter le jour de la visite à Bamako du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour y signer un accord de défense avec le Mali après l'annonce par Paris de la fin de son opération Serval.

Elle sera remplacée par "Barkhane", opération plus large et permanente de lutte contre le terrorisme au Sahel, qui mobilisera 3.000 militaires français.

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