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Qui sont les chaldéens, la communauté catholique menacée en Irak ?

Des chrétiennes irakiennes prient à Mossoul le 1er juillet 2014. Des chrétiennes irakiennes prient à Mossoul le 1er juillet 2014. [Karim Sahib / AFP/Archives]

En Irak, les chrétiens craignent pour leur survie. S’ils ne sont pas encore directement menacés à Bagdad, ils ont dû fuir en masse Mossoul, la deuxième ville la plus importante du pays, aux mains des jihadistes de l’État islamique (EI). Énième coup dur pour les chaldéens, des chrétiens d’orient présents notamment en Turquie et en Irak, poussés maintes fois hors de leurs pays d’origine par les guerres qui s’y sont succédées.

 

Les chaldéens sont des catholiques de rite oriental et de langue liturgique araméenne (la langue de Jésus). Ils tirent leur nom de leur région d’origine, la Chaldée, anciennement située entre le Tigre et l’Euphrate,  à cheval sur la Turquie, la Syrie et l’Irak actuels.

L’église chaldéenne est une des cinq subdivisions de l’Église d’Orient, fondée en Mésopotamie par l’apôtre Thomas. Elle descend de l’Église nestorienne, qui rayonna entre le VIIe et le XIVe siècle, avant d’être réduite à une minorité religieuse sous le coup de persécutions successives.

Elle se retrouve divisée au XVIe siècle entre deux patriarcats distincts, l’Église chaldéenne catholique et l’Église nestorienne, devenue par la suite l’Église de l’Orient des assyriens. Aujourd’hui, ces deux Églises tendent à se rapprocher de nouveau, si bien que l’on parle de communauté "assyro-chaldéenne".

 

800.000 fidèles

L’Église chaldéenne compte aujourd’hui environ 800 000 fidèles. Parmi eux, les émigrés sont plus nombreux que ceux restés dans leur région d’origine. Les chaldéens, au cours du XXe siècle, se sont en effet retrouvés pris en étau entre les belligérants des nombreux conflits qui ont ravagé la région, contraints à l’exil pour assurer leur sécurité.

Dès 1915, la communauté assyro-chaldéenne a fait l’objet d’un massacre en Turquie, chaldéens et assyriens étant accusés d’intelligence avec l’ennemi, au même titre que les Arméniens.

Mais la première grosse vague d’émigration chaldéenne en provenance de Turquie a eu lieu dans les années 1980, alors que les chrétiens se sont retrouvés pris entre les feux des belligérants Turcs et Kurdes, lors de l’insurrection du PKK en Anatolie du Sud.

A la même époque, des chaldéens émigraient également d’Irak, alors en guerre avec l’Iran. Les deux guerres du Golfe, au début des années 90 puis des années 2000, ont à leur tour donnée lieu à leur lot d’exils.

 

Une communauté en France

Aujourd’hui, près de 20.000 chaldéens résident en France. 12 000 d’entre eux  vivent en Ile-de-France dont 8.000 à Sarcelles (Val d’Oise).

Presque tous ont obtenu l’asile politique et leur taux de naturalisation avoisine les 90%. Une bonne intégration que beaucoup d’entre eux expliquent par l’absence totale de perspective de retour dans leur pays d’origine.

 

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