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Exécution en Arizona : le condamné a reçu 15 fois la dose normale

Manifestation traditionnelle devant la Cour suprême des Etats-Unis, à Washington, le 29 juin 2013 [Nicholas Kamm / AFP/Archives] Manifestation traditionnelle devant la Cour suprême des Etats-Unis, à Washington, le 29 juin 2013 [Nicholas Kamm / AFP/Archives]

Le condamné à mort Joseph Wood, exécuté le 23 juillet en Arizona à l'issue d'une procédure inhabituellement longue de près de deux heures, a reçu 15 fois les doses mortelles prescrites de deux produits, selon ses avocats.

"Le protocole d'exécution en Arizona stipule que le prisonnier doit être exécuté en recevant 50 milligrammes d'hydromorphone et de midazolam. Mais le rapport d'exécution rendu public vendredi soir par le Département pénitentiaire d'Arizona (ADC) montre que ce protocole expérimental n'a pas fonctionné comme il aurait dû", a souligné dans un communiqué Dale Baich, un avocat du condamné.

"Au lieu de recevoir une dose comme le requiert le protocole, l'ADC a injecté 15 doses séparées de cette combinaison de médicaments, ce qui a prolongé l'exécution et en a fait la plus longue de l'histoire récente", a encore expliqué M. Baich.

Celui-ci a appelé à l'ouverture d'une enquête indépendante, menée par une autorité non gouvernementale.

L'exécution de Joseph Wood, 55 ans, condamné pour le double meurtre de son ancienne petite amie et du père de celle-ci en 1989, avait duré 117 minutes, au lieu d'une dizaine de minutes habituellement. Le condamné a "haleté", "grogné", "suffoqué et cherché sa respiration pendant environ une heure et 40 minutes", avait rapporté Dale Baich à l'issue de l'exécution.

Le directeur de l'ADC Charles Ryan, qui a lui-même supervisé cette exécution controversée, s'est dit favorable à une telle enquête dans le New York Times samedi.

Selon lui l'accumulation de doses d'anesthésiant était destinée à s'assurer que "le détenu restait profondément sédaté durant le processus et ne souffrait pas".

Le docteur Joel Zivot, un médecin anesthésiste interrogé par le journal, perplexe, a de son côté expliqué qu'une fois que le corps avait reçu une dose suffisante d'anesthésiant, "peu importe que vous donniez à la personne 500 doses supplémentaires ou 5 millions de doses supplémentaires, cela n'aura pas plus d'effet", a-t-il souligné.

L'agonie sans précédent de Joseph Wood avait relancé aux Etats-Unis la violente polémique sur l'injection létale comme méthode d'exécution.

Fin avril, c'est en Oklahoma qu'un prisonnier avait succombé dans d'apparentes souffrances 43 minutes après l'injection d'un cocktail de trois produits.

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