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Tsahal annonce son retrait total de Gaza

De la fumée s'élève au-dessus de la bande de Gaza après un bombardement le 29 juillet 2014 [Jack Guez / AFP]

Un cessez-le-feu de 72 heures accepté par Israël et le Hamas est entré en vigueur mardi à 8H00 locales dans la bande de Gaza d'où l'armée israélienne s'est retirée après presque un mois de guerre dévastatrice. "Toutes nos forces sont sorties de Gaza", a dit le général Moti Almoz à la radio militaire.

 

Dans les dernières minutes avant l'instauration de la trêve au 29ème jour de guerre, les deux ennemis se sont livrés à une démonstration de leurs forces respectives. 

Les combattants palestiniens ont lancé leurs roquettes vers une dizaine de villes israéliennes, tandis que l'aviation israélienne menait une série de raids contre plusieurs localités de la bande de Gaza, ont indiqué une porte-parole de l'armée et la branche armée du Hamas.

Ces derniers raids aériens n'ont pas fait de blessé côté palestinien, ont indiqué les secours locaux.

Les sirènes d'alerte ont retenti à Jérusalem et Tel-Aviv et des déflagrations étaient entendues aux alentours.

Toutes les trêves précédentes ont volé en éclats, y compris la seule acceptée par Israël et l'organisation islamiste vendredi. Elle s'est transformée en un bain de sang.

 

Repli sur des "positions défensives"

Cette nouvelle trêve, obtenue avec la médiation de l'Egypte et des Etats-Unis, coïncide cependant avec l'annonce par Israël de son retrait total du territoire ravagé.

"L'armée israélienne sera redéployée en dehors de la bande de Gaza sur des positions défensives (Ndlr en Israël) dès l'entrée en vigueur du cessez-le-feu", a dit à la presse un porte-parole de l'armée, Peter Lerner.

De fait, la nuit précédant le cessez-le-feu a été la plus calme de la guerre, ont constaté les correspondants de l'AFP sur place. Les secours, habitués à compter les morts par dizaines chaque jour depuis le début des hostilités le 8 juillet, rapportaient deux morts mardi matin, des victimes ayant succombé aux blessures de la veille.

Près de Beit Hanoun, au nord de l'enclave, des dizaines de Palestiniens rentraient en voitures et en charrettes tirées par des ânes, dans des zones qu'ils avaient reçu l'ordre de quitter par l'armée israélienne.

Après les frappes aériennes déclenchées le 8 juillet, les forces terrestres israéliennes sont entrées le 17 juillet dans le territoire surpeuplé pour faire cesser les tirs de roquettes du Hamas sur Israël et démanteler le réseau de souterrains permettant aux Palestiniens de mener des incursions en Israël.

L'armée israélienne a achevé dans la nuit sa mission de destruction de tunnels, brandie comme la principale raison pour déployer les troupes au sol, a dit son porte-parole.

Elle a tué environ 900 terroristes en un mois, a-t-il assuré.

Selon les secours locaux et les organisations humanitaires, ce sont très majoritairement des civils, y compris des centaines d'enfants et de mineurs, qui ont péri sous les bombes et les obus israéliens.

 

Une trêve durable ?
    
Au total, plus de 1.850 Palestiniens ont été tués, selon les secours locaux. Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont trouvé la mort.

Cette hécatombe a suscité l'émoi international et des appels de plus en plus pressants à un cessez-le-feu provisoire permettant de négocier une trêve plus durable.

Israël et le Hamas ont fini par accepter lundi soir la proposition égyptienne de trêve.

"Les contacts de l'Egypte avec les différentes parties ont permis d'obtenir une trêve de 72 heures à Gaza à partir de 05H00 GMT demain (mardi) et le reste des délégations (se rendra) au Caire pour de plus amples négociations", a annoncé un responsable égyptien.

Une délégation israélienne se rendra bien dans la capitale égyptienne, a déclaré un responsable israélien à l'AFP, alors qu'Israël avait affiché une attitude d'extrême intransigeance après la rupture de la seule trêve bilatérale vendredi.

La plus grande défiance reste cependant de mise de part et d'autre.

"Nous y serons (au Caire) et observerons très étroitement demain matin si le Hamas respecte ou pas le cessez-le-feu", a-t-il dit.

    
Un compromis difficile à trouver
    
Seule la délégation palestinienne, composée notamment de responsables du Hamas et de l'Autorité palestinienne que dirige Mahmoud Abbas, se trouvait au Caire, les Israéliens refusant de s'y rendre.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, saluant la trêve, a pressé les belligérants de la respecter et "d'entamer dès que possible des négociations au Caire pour parvenir à un cessez-le-feu durable et traiter les problèmes qui sont à l'origine" du conflit.

Les belligérants vont entamer les négociations avec des exigences difficilement conciliables. Le Hamas réclame ainsi la levée du blocus israélien qui étouffe l'économie d'un territoire de 41 kilomètres de long sur 12 de large au maximum, sur lequel s'entassent 1,8 millions de personnes.

L'annonce du Caire avait été précédée des déclarations de fermeté d'Israël, malgré une trêve "humanitaire" de sept heures observée par l'armée israélienne lundi.

"La campagne à Gaza se poursuit" et "ne prendra fin que quand les citoyens d'Israël auront recouvré le calme et la sécurité de manière prolongée", avait affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Les tensions créées par la guerre ont rejailli simultanément à Jérusalem même, théâtre lundi de son premier attentat mortel en plus de trois ans et de violences dans plusieurs quartiers.

 

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