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Gaza : discussions cruciales en vue

Des enfants palestiniens jouent devant l'école de l'ONU à Gaza City, le 15 août 2014 [Roberto Schmidt / AFP] Des enfants palestiniens jouent devant l'école de l'ONU à Gaza City, le 15 août 2014 [Roberto Schmidt / AFP]

Israéliens et Palestiniens se préparent à de nouvelles négociations serrées dont dépendra la poursuite ou non, au-delà de lundi minuit, du cessez-le-feu observé dans la bande de Gaza après un mois d'une guerre meurtrière.

 

A la veille des pourparlers qui devraient reprendre dimanche, le territoire dévasté goûtait samedi son sixième jour consécutif de trêve, mise à part une flambée limitée de tirs de roquettes et de représailles aériennes dans la nuit de mercredi à jeudi.

Il appartient à présent aux négociateurs israéliens et palestiniens de s'entendre sur un cessez-le-feu durable. Côté palestinien au moins transparaissait une confiance prudente dans les chances d'un accord empêchant que reprenne un bain de sang qui a tué près de 2.000 Palestiniens et de 70 Israéliens.

Azzam al-Ahmad, chef de la délégation palestinienne et dirigeant du Fatah, faisait état samedi de progrès laissant espérer une trêve persistante et non pas seulement une nouvelle reconduction de quelques jours du cessez-le-feu en place.

"Nous avons grand espoir qu'un accord intervienne très prochainement, avant la fin de la trêve, et peut-être même très vite, pour un cessez-le-feu permanent", a-t-il dit à l'AFP.

Azzam al-Ahmad, chef de la délégation palestinienne et dirigeant du Fatah (g) avec Ismaïl Haniyeh, dirigeant du Hamas,le 23 avril 2014 à Gaza [Said Khatib / AFP/Archives]
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Azzam al-Ahmad, chef de la délégation palestinienne et dirigeant du Fatah (g) avec Ismaïl Haniyeh, dirigeant du Hamas,le 23 avril 2014 à Gaza

"Nous pouvons parvenir à un accord si la partie israélienne accède à toutes les exigences de la délégation palestinienne unifiée, en particulier l'arrêt de toute agression contre notre peuple, de la guerre contre Gaza et la levée complète du siège (le blocus)" de Gaza, a dit à l'AFP un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zohri, sans qu'il soit possible de discerner la part de rhétorique dans cette intransigeance proclamée.

Les Israéliens, eux, se montrent très discrets sur la teneur et l'avancement des négociations.

Chacun a entamé les discussions avec des exigences apparemment inconciliables. Le défi relevé par les négociateurs est d'inventer la formule pour que chacun trouve son compte sans paraître offrir la victoire à l'autre.

 

- Consultations tous azimuts -

Les discussions doivent reprendre dimanche matin ou midi au Caire, disent les Palestiniens.

Les Israéliens refusent de parler aux "terroristes" du Hamas, l'organisation islamiste qui contrôle la bande de Gaza et avec laquelle ils viennent de livrer bataille. Mais le Hamas s'inscrit au Caire dans une délégation palestinienne élargie au Jihad islamique et au Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Les Egyptiens jouent donc les intermédiaires et feront à nouveau la navette entre les délégués israéliens et palestiniens enfermés dans des pièces distinctes.

Les discussions menées jusqu'alors au quartier général des renseignements égyptiens ont conduit à un premier cessez-le-feu instauré lundi et reconduit jeudi pour cinq jours.

Les délégués sont rentrés chez eux jeudi pour consultations. Une partie des délégués palestiniens, comme ceux du Hamas et du Jihad islamique dans la bande de Gaza, devraient reprendre le chemin du Caire dès samedi, disent leurs porte-parole.

Les discussions qui reprendront dimanche devraient tourner autour d'une proposition égyptienne qui, selon un document auquel l'AFP a eu accès, instaurerait un cessez-le-feu permanent et inviterait à de nouveaux pourparlers dans un mois.

 

- Prisonniers contre dépouilles -

Alors seraient discutées des questions épineuses comme l'ouverture d'un port et d'un aéroport que réclament les Palestiniens mais à laquelle les Israéliens rechignent, ou la restitution à Israël des corps de deux soldats morts en échange de la libération de prisonniers palestiniens.

Parmi les propositions du Caire, la zone-tampon le long de la frontière de la bande de Gaza avec Israël serait graduellement rétrécie et placée sous la surveillance des forces de l'ordre de l'Autorité palestinienne. Quant à la levée du blocus, le document égyptien reste vague, se contentant de dire que des points de passage fermés seraient ouverts en vertu d'accords entre Israël et l'Autorité palestinienne.

Le Premier ministre israélien accepte globalement de traiter avec l'Autorité palestinienne, l'entité censée administrer la Cisjordanie et Gaza mais qui a été évincée de l'enclave en 2007 par le Hamas. Les rivaux palestiniens viennent cependant de se réconcilier et de former un gouvernement d'union nationale.

Les différentes informations filtrant dans la presse font état de projets de réhabilitation et de développement de la bande de Gaza sous supervision internationale, ainsi que de la réouverture du point de passage de Rafah avec l'Egypte, la seule ouverture du territoire sur le monde extérieur qui ne soit pas sous contrôle israélien.

On ignore cependant comment pourrait être satisfaite l'exigence israélienne de démilitarisation de Gaza, dont ne veulent pas entendre parler les Palestiniens.

 

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