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Etats-Unis: obsèques de Michael Brown dont la mort a ravivé les tensions raciales

Manifestation le 24 août 2014 à Saint Louis en faveur de Michael Brown, le jeune noir par un policier  à Ferguson (Missouri)  [Michael B. Thomas / AFP] Manifestation le 24 août 2014 à Saint Louis en faveur de Michael Brown, le jeune noir par un policier à Ferguson (Missouri) [Michael B. Thomas / AFP]

Des milliers de personnes sont attendues lundi pour les obsèques publiques de Michael Brown, le jeune Noir tué par un policier blanc à Ferguson (Missouri), deux semaines après sa mort qui a ravivé des tensions raciales latentes aux Etats-Unis.

Alors que le calme semblait être rétabli dans la petite ville du Midwest, après dix jours d'émeutes raciales, la cérémonie sous haute surveillance était prévue à 10H00 (15H00 GMT) à Saint-Louis, aux abords et dans l'église baptiste Friendly Temple Missionary, qui peut accueillir 5.000 fidèles.

Le jeune homme de 18 ans, abattu le 9 août en pleine journée par un policier blanc, doit être ensuite enterré en présence de sa famille au cimetière St Peters de Saint-Louis.

Mike Brown, qui était sur le point de démarrer ses études supérieures, sortait non armé d'un magasin de spiritueux de cette banlieue de Saint-Louis, où il venait de voler une boîte de cigares, lorsqu'il a été tué par le policier Darren Wilson.

Les versions de la police et de plusieurs témoins diffèrent. Pour les uns, Michael Brown aurait tenté de se saisir de l'arme du policier qui l'a abattu. Pour d'autres témoins, dont l'ami de Michael Brown qui l'accompagnait, il avait les mains en l'air.

Mais selon les autopsies diligentées par la famille et le ministère américain de la Justice, le jeune homme a été atteint d'au moins six balles.

Dimanche, sous une chaleur étouffante, quelque 400 manifestants, en majorité noirs, s'étaient réunis en souvenir du défunt. Ils portaient pour la plupart les tee-shirts emblématiques du mouvement: "Mains en l'air, ne tirez pas", en présence des parents de Mike Brown et du père de Trayvon Martin, un autre jeune Noir abattu par un vigile de quartier en 2012 en Floride.

Le leader des droits civiques Al Sharpton (c) parle le 24 août 2014 devant la foule lors d'une manifestation à Saint-Louis en hommage à Michael Brown, le jeune Noir tué par un policier blanc à Ferguson (Missouri)  [Michael B. Thomas / AFP]
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Le leader des droits civiques Al Sharpton (c) parle le 24 août 2014 devant la foule lors d'une manifestation à Saint-Louis en hommage à Michael Brown, le jeune Noir tué par un policier blanc à Ferguson (Missouri)

De nombreuses personnalités nationales étaient attendues aux obsèques de Mike Brown, dont le leader des droits civiques Al Sharpton.

"Je crois que nous devons faire de ce moment une réflexion (...) sur la manière dont nous avançons vers des solutions, dont nous réagissons à l'agressivité policière face à ce qui est considéré comme la petite délinquance. C'est vrai de Ferguson à State Island, New York", a déclaré le pasteur noir sur NBC, à la veille des obsèques.

Il faisait allusion également à la mort controversée d'un père de famille noir, Eric Garner, décédé le 17 juillet après avoir été plaqué au sol et étranglé par des policiers à Staten Island. Ce décès avait aussi suscité un immense émoi à New York et réuni des milliers de manifestants samedi, à l'appel du NAN (National Action Network) présidé par Al Sharpton.

- 'Justice sera rendue' -

Deux semaines plus tard, la mort du jeune Michael Brown devenait le symbole du regain des tensions raciales, déclenchant des émeutes sans précédent ces dernières années et qui s'étaient soldées par une soixantaine d'interpellations.

Un grand jury du comté de Saint-Louis a été chargé de décider s'il y a lieu de poursuivre le policier de 28 ans, pour l'heure mis en congé forcé.

Le gouverneur du Missouri, Jay Nixon, s'est dit "confiant" sur CNN dimanche, qu'avec "la double enquête" nationale et locale menée "dans une grande transparence", "justice sera rendue".

Durant les violents affrontements des derniers jours à Ferguson, la police avait utilisé des fusils d'assaut M-4, des grenades et des blindés.

Barack Obama avait envoyé son ministre de la Justice, Eric Holder, le seul responsable noir de son gouvernement, qui avait arpenté les rues et tenté de panser les plaies d'une communauté déchirée par ces violences.

Le président américain avait dans la foulée ordonné une enquête sur le transfert controversé d'équipements militaires aux forces de police.

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