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Ukraine: le groupe de contact se réunit au lendemain des déclarations de Poutine

Des rebelles prorusses le 31 août 2014 à Donetsk [Francisco Leong / AFP] Des rebelles prorusses le 31 août 2014 à Donetsk [Francisco Leong / AFP]

Le "groupe de contact" sur la crise en Ukraine réunit lundi au Bélarus des représentants de Kiev et Moscou, au lendemain de déclarations de Vladimir Poutine évoquant pour la première fois l'idée d'un "statut étatique" pour les régions rebelles de l'est.

Au même moment, la Commission européenne doit commencer à travailler sur de nouvelles sanctions contre la Russie, accusée par les Occidentaux d'avoir déployé des troupes en appui des rebelles séparatistes. La Commission doit présenter ces nouvelles mesures d'ici la fin de la semaine aux dirigeants européens, qui prendront une décision "en fonction de l'évolution de la situation sur le terrain".

A Minsk, des représentants de l'Ukraine, de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) doivent participer à la réunion du groupe de contact.

Un ou plusieurs représentants des séparatistes seront présents, a annoncé Andreï Pourguine, "Premier ministre adjoint" de la "République populaire de Donetsk" (DNR), unilatéralement proclamée par les insurgés. "J'espère que la discussion portera sur un cessez-le-feu", avait déclaré samedi à Bruxelles le président ukrainien Petro Porochenko.

Dimanche, Vladimir Poutine a évoqué un "statut étatique" pour la zone séparatiste.

"Nous devons commencer immédiatement des discussions substantielles (...) sur des questions touchant à l'organisation politique de la société et à un statut étatique pour le sud-est de l'Ukraine afin de protéger les intérêts légitimes des personnes qui y vivent", a-t-il déclaré.

Le président russe Vladimir Poutine aux championnats du monde de judo à Tcheliabinsk, en Russie, le 31 août 2014 [Alexeï Droujinine / Ria-Novosti/AFP]
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Le président russe Vladimir Poutine aux championnats du monde de judo à Tcheliabinsk, en Russie, le 31 août 2014

Peu après la diffusion de ces propos, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a souligné que le président n'avait jamais évoqué la création d'un État indépendant pour les régions du sud-est. Il s'agit "d'une interprétation absolument fausse", a-t-il estimé. Jusqu'à présent, la Russie prônait une "fédéralisation" pour les régions séparatistes orientales de Donetsk et de Lougansk.

Dans ce contexte, le président américain Barack Obama se rend mercredi en Estonie, avec un objectif : mettre en garde le président russe Vladimir Poutine contre la tentation de s'en prendre à un pays de l'alliance, aussi petit soit-il. Il sera les 4 et 5 septembre au sommet de l'Otan au Royaume-Uni, où une rencontre est prévue avec son homologue ukrainien Petro Porochenko. Kiev attend une "aide pratique" et des "décisions cruciales" de l'Alliance à l'issue du sommet.

- "Invasion russe directe" -

Sur le terrain, les séparatistes, qui ont repris la semaine dernière du terrain, semblaient préparer une nouvelle contre-offensive, selon un journaliste de l'AFP. Les forces ukrainiennes paraissent désormais cernées dans la zone entre le fief rebelle de Donetsk, la frontière russe à l'est et le port stratégique de Marioupol au sud sur les bords de la mer d'Azov.

Le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, le démocrate Robert Menendez, a estimé dimanche que les États-Unis et l'Otan devraient fournir des armes à l'Ukraine. "Il n'est plus question de rebelles séparatistes qui combattent dans l'est de l'Ukraine, mais d'une invasion russe directe (...) avec des milliers de soldats, des missiles et des chars", a-t-il affirmé.

Des soldats ukrainines le 30 août 2014 à Marioupol [Francisco Leong / AFP]
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Des soldats ukrainines le 30 août 2014 à Marioupol

Samedi à Bruxelles, les dirigeants de l'Union européenne ont exigé que la Russie "retire toutes ses forces militaires" de l'Ukraine et se sont dits prêts à prendre de "nouvelles mesures significatives". Ils ont toutefois rejeté l'idée de fournir des armes à Kiev, soutenue notamment par la présidente lituanienne Dalia Grybauskaité, selon laquelle "la Russie est en état de guerre avec l'Ukraine" c'est-à-dire "pratiquement en guerre contre l'Europe".

Le président ukrainien a de son côté averti que Kiev et Moscou étaient au bord d'une "guerre".

Le conflit dans l'est de l'Ukraine, qui a fait près de 2.600 morts, a franchi une nouvelle étape après des informations diffusées cette semaine sur des incursions de soldats des troupes régulières russes en Ukraine, plus de 1.000 selon l'Otan.

- Navires ukrainiens attaqués -

Dans la campagne autour de Marioupol, vers les positions séparatistes à l'est, un journaliste de l'AFP a vu des combattants loyalistes, mais aucun blindé ou matériel.

Des blocs de béton ont été placés sur l'une des routes conduisant à la ville, et des tranchées ont été creusées, destinées à gêner une éventuelle incursion des chars des séparatistes prorusses.

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