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Breivik veut créer un parti "fasciste"

Anders Behring Breivik, qui avait tué 77 personnes en 2011, veut créer un parti politique "fasciste" pour porter son combat dans le système démocratique auquel il assure s'être converti, dit-il dans un courrier reçu vendredi par l'AFP.[Heiko Junge / Pool/AFP/Archives]

Anders Behring Breivik, qui avait tué 77 personnes en 2011, veut créer un parti politique "fasciste" pour porter son combat dans le système démocratique auquel il assure s'être converti, dit-il dans un courrier reçu vendredi par l'AFP.
 

 

Dans une lettre de 33 pages recto verso, l'extrémiste lance "un ultimatum" au ministère norvégien de la Justice, le sommant de lever les obstacles placés délibérément, selon lui, pour l'empêcher de fonder le "Parti fasciste norvégien" (NFP) et "La ligue nordique" (NL).

Le 22 juillet 2011, Breivik, aujourd'hui âgé de 35 ans, avait tué 77 personnes au nom de la lutte contre le multiculturalisme et de "l'invasion musulmane". Il avait d'abord fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit victimes, puis ouvert le feu sur un rassemblement de Jeunes travaillistes sur l'île d'Utoeya, tuant 69 autres personnes, des adolescents pour la plupart.

Breivik assure aujourd'hui s'être "converti" à la cause démocratique depuis son verdict prononcé en août 2012 et dit vouloir créer un parti pour défendre son idéologie sans avoir à recourir à la violence.

"En tant qu'ex-militant, mon coeur pleure pour la barbarie que j'ai perpétrée le 22 juillet", écrit-il dans la lettre rédigée depuis la prison où il purge une peine de 21 ans susceptible d'être prolongée ultérieurement.

"En tant qu'ex-militant, le plus important dans ma vie est d'oeuvrer pour que quelque chose de comparable ne se reproduise plus jamais. Tout le but du NFP et de la NL est que cela ne se reproduise pas", écrit-il avant de signer "Anders Behring Breivik, secrétaire du parti et candidat à la députation du NFP et de la NL".

En Norvège, les détenus conservent tous leurs droits civiques, quelle que soit la lourdeur de leur peine. Mais Breivik affirme que dans la pratique les autorités pénitentiaires entravent ses droits, en confisquant les lettres destinées à recueillir les signatures nécessaires à l'enregistrement de son parti.

Les autorités carcérales démentent cette accusation mais expliquent que, conformément à leur mandat, elles censurent les courriers de détenus susceptibles d'inciter à des faits criminels.

"Ce n'est absolument pas une tentative délibérée de faire traîner les choses pour l'empêcher de créer un parti", a expliqué à l'AFP Karl Hillestrand, directeur par intérim de la prison de Skien où Breivik est actuellement détenu. "Mais nous avons un cadre réglementaire que nous essayons de mettre en pratique de notre mieux".

 

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