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Seulement dix rescapés après le naufrage d'un bateau de migrants

Image d'illustration.[Mahmud Turkia / AFP]

Partis d'Egypte jusqu'à 500 dans l'espoir de gagner l'Italie, ils ne sont que dix à avoir survécu à ce qui pourrait être le pire naufrage de migrants clandestins ces dernières années en Méditerranée, selon le dernier bilan de l'OIM mardi.

 

Les services de secours n'ont retrouvé que 10 survivants et trois corps après ce naufrage, qui pourrait être d'origine criminel, a précisé l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

"Le nombre de personnes qui meurent au large des côtes européennes est choquant et inacceptable", a insisté son directeur général, William Lacy Swing, dans un communiqué.

Avec ce naufrage et les dizaines de disparus dans le naufrage d'un autre bateau dimanche au large de la Libye, le nombre de migrants morts ou disparus en mer cette année approche les 3.000, soit déjà près de quatre fois le bilan de 2013, estimé à 700 morts, selon l'OIM.

Le parquet de Catane en Sicile a ouvert une enquête judiciaire, après le témoignage de deux rescapés palestiniens selon lesquels les passeurs ont volontairement embouti le bateau quand les passagers ont refusé de sauter sur une embarcation plus petite.

Selon la marine maltaise, le drame s'est déroulé mercredi à 300 milles nautiques (555 km) au sud-est de ses côtes, dans les eaux internationales.

Il n'a été connu que le lendemain, quand un porte-conteneur panaméen, qui transportait déjà 386 migrants secourus d'un autre bateau, a repéré les deux Palestiniens dans l'eau.

 Agés de 27 et 33 ans, les deux hommes ont été conduits en Sicile, où ils ont demandé l'asile politique. Ils ont raconté être partis le 6 septembre de Damiette, en Egypte, avec environ 500 autres personnes - Syriens, Palestiniens, Egyptiens et Soudanais -, dont des familles avec enfants et des mineurs isolés.

 

"Epuisés"

Les secours, coordonnés par les autorités maltaises, ont permis de retrouver 10 migrants et trois corps, selon un bilan établi mardi matin par l'OIM en Italie, en Grèce et à Malte.

Six des survivants en état d'hypothermie -- trois Palestiniens, un Egyptien, une Syrienne et une fillette d'environ 2 ans -- ont été transportés par hélicoptère dans la nuit de vendredi à samedi vers le service hospitalier adéquat le plus proche, à La Canée sur l'île grecque de Crète.

La fillette, arrivée dans un état critique et qui ne semble liée à aucun des autres survivants, est toujours hopsitalisée, mais les adultes ont pu quitter l'hôpital le jour même. Un collaborateur de l'OIM en Crète a entamé le recueil de leurs témoignages.

"Ils ont passé la nuit de samedi chez nous. Ils étaient épuisés, nous leur avons donné des vêtements, les avons nourris et ils sont repartis dimanche en fin de journée, d'abord au poste de police puis chez un particulier qui a proposé de les héberger", a expliqué à l'AFP Georgios Goniotakis, directeur de la maison de retraite municipale de La Canée.

Sous la pression des crises au Moyen-Orient et en Afrique, l'anarchie, qui laisse le champ libre aux passeurs en Libye et la très relative sécurité instaurée par l'opération italienne "Mare Nostrum", ont provoqué une forte hausse des tentatives de traversées, et parallèlement des drames.

Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 130.000 personnes sont arrivées en Europe -- essentiellement en Italie -- par la mer depuis le 1er janvier, soit déjà plus de deux fois plus que pendant toute l'année 2013. Et avant les naufrages de ces derniers jours, le HCR comptait déjà 2.200 morts ou disparus depuis juin.

"Nous avons mis sur la table tous les outils, nous avons mobilisé toutes nos ressoureces et nous cherchons maintenant à augmenter notre aide à l'Italie", a promis mardi devant la presse le porte-parole du commissaire européen aux Affaires intérieures, Cecilia Malmström.

"Il s'agit de meurtres et non d'accidents", a-t-elle encore souligné. On a parlé d'un "été noir avec 2.170 morts à Gaza selon le Hamas, 1.500 en Ukraine, la Libye, la Syrie, l'Irak: je voudrais ajouter la Méditerranée, les victimes en mer sont un effet de ces mêmes crises", a déclaré au journal La Stampa, Carlotta Sami, porte-parole du HCR en Italie.

 

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