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Les manifestants hongkongais sommés de se disperser

La "révolution des parapluies" dans les avenues de Hong Kong le 1er octobre 2014. [AFP/ Xaume Olleros]

Les manifestants prodémocratie de Hong Kong qui paralysent l'ancienne colonie britannique sont sommés par les autorités de se disperser pour lundi afin de laisser la ville reprendre le chemin du travail, alors que de nouveaux heurts ont opposé les protestataires et la police.

 

Le chef de l'exécutif local, Leung Chun-ying, dont les protestataires réclament la démission car ils le considèrent comme la marionnette de Pékin, a dit la détermination des autorités "à prendre toutes les mesures nécessaires pour rétablir l'ordre public".

Il faut permettre aux sept millions d'habitants "de reprendre une vie et une activité normales", a-t-il martelé à la télévision, au moment où des dizaines de milliers de manifestants se massaient dans le centre de Hong Kong pour dénoncer les violences commises à leur encontre par des habitants excédés, auxquels se sont mêlés militants pro-Pékin et hommes de main de la mafia chinoise.

"Paix! Anti-violence!", ont scandé samedi soir les manifestants massés dans le quartier d'Admiralty, près du siège du pouvoir local, devenu le point de ralliement de la contestation qui s'est brutalement accélérée voici une semaine.

 

Heurts sporadiques

Dimanche matin, le nombre de manifestants s'était réduit. Reste à savoir cependant si les protestataires sont rentrés chez eux simplement pour reprendre des forces comme ils le font depuis une semaine ou s'ils ont entendu le message des autorités.

Hong Kong, ancienne colonie britannique, traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. 

Si la Chine a accepté d'instaurer le suffrage universel lors de la prochaine élection du chef de l'exécutif en 2017, elle entend conserver le contrôle des candidatures, une proposition inacceptable pour les manifestants qui sont descendus dans les rues par dizaines de milliers depuis le 28 septembre.

Des heurts sporadiques ont de nouveau éclaté dans la nuit, principalement dans le quartier commerçant de Mongkok, sur le continent, en face de l'île de Hong Kong, où les manifestants prodémocratie accusent des hommes de main des triades chinoises de les avoir attaqués.

Les protestataires sont très remontés contre ce qu'ils perçoivent comme la passivité de la police. Tandis que des manifestants encerclaient des policiers antiémeutes, ceux-ci ont utilisé leurs bâtons et du gaz au poivre pour se dégager.

Les autorités ont démenti toute collusion avec ces groupes mafieux qui sévissent traditionnellement dans le trafic de stupéfiants, la prostitution, les tripots et l'extorsion mais qui, à Hong Kong, investissent de plus en plus dans l'immobilier ou la finance.

Dans son discours, "C.Y.", comme est surnommé à Hong Kong le chef de l'exécutif, s'est dit spécialement préoccupé par la nécessité "d'assurer la sécurité du siège du gouvernement" qui doit retrouver un fonctionnement normal. "La tâche la plus pressante est de rouvrir les accès" aux bâtiments officiels lundi pour que les 3.000 employés "puissent retourner au travail et continuer à servir le public", a-t-il dit.

 

Mise en garde officielle

Il a également mis en garde contre les conséquences de la poursuite du mouvement. "La situation pourrait devenir incontrôlable, ce qui aurait de graves conséquences pour la sécurité du public et l'ordre public", a-t-il dit. 

Des professeurs d'université et des enseignants ont appelé les étudiants à rentrer chez eux, de peur qu'ils ne s'exposent à des violences au cas où la police tenterait de dégager les rues.

"Je crois que C.Y. va évacuer les lieux d'occupation aujourd'hui", a dit un professeur d'histoire de 57 ans, qui s'est identifié sous le nom de M. Lee. "Tout ce que je peux dire à mes élèves, c'est d'être prudents. Je sais que si je leur demandais de partir, ils ne le feraient pas", a-t-il ajouté.

Ivan Ha, étudiant en psychologie, a dit qu'il allait "rester jusqu'à l'obtention d'un vrai dialogue".

Les leaders étudiants avaient renoncer à dialoguer avec le gouvernement en raison du climat délétère. Puis ils ont indiqué que des discussions pourraient avoir lieu, sous certaines conditions

Les manifestants occupent trois sites stratégiques dans les quartiers administratifs, financiers et commerçants de Hong Kong, qui est un centre du capitalisme financier international. Ils bloquent de grandes artères vitales pour la circulation.

Des contre-manifestants arborant des rubans bleus pour signifier leur soutien à la police se sont rassemblés pour dire leur mécontentement.

 

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