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Nouvel assaut des jihadistes à Kobané

La ville de Kobané, en Syrie, le 7 octobre 2014.[ARIS MESSINIS / AFP]

Les jihadistes de l'Etat islmaique ont lancé de nouvelles attaques mardi 21 octobre dans la ville kurde de Kobané en Syrie et dans une autre en Irak également sous contrôle des forces kurdes.

 

A Kobané, à quelques kilomètres de la frontière turque, plusieurs frappes de la coalition menée par les Etats-Unis sont venues appuyer les troupes au sol avant l'aube, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). 

Après la nouvelle offensive lancée lundi soir par le groupe ultraradical sunnite de l'Etat islamique (EI), des combats sporadiques se poursuivaient mardi dans l'est de Kobané dans le nord syrien.

 "(...) L'EI a tenté avec force d'avancer dans le centre" et au nord, proche de la Turquie, et "il y a eu deux attaques suicide" lundi soir, a précisé à l'AFP un responsable de Kobané, Idris Nassen, réfugié en Turquie. 

Les combats de lundi ont fait 17 morts dans les rangs jihadistes et cinq du côté kurde, selon l'OSDH.

Les jihadistes tentent depuis plusieurs jours d'asphyxier encore davantage Kobané, plus d'un mois après le début le 16 septembre de leur offensive, qui a poussé à la fuite plus de 300.000 personnes. Des centaines de personnes sont encore bloquées dans la ville.

Parallèlement, dans l'Irak voisin, les jihadistes ont poussé vers le nord et attaqué la ville de Qara Tapah, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière iranienne. Quelques 9.000 personnes ont fui, selon une source locale. 

"Nous avons réclamé un soutien aérien de la coalition internationale", a déclaré un responsable militaire du secteur.

 

"Menaces pour la région" 

En Irak, la coalition a mené ses premières frappes sur les positions de l'EI le 8 août, mais plus de trois mois après, elles commencent à montrer leurs limites face aux jihadistes qui contrôlent l'immense majorité de la province occidentale d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie.

Des responsables américains et irakiens ont reconnu qu'une stratégie purement aérienne ne permettrait pas de gagner cette guerre, soulignant la nécessité de renforcer l'armée irakienne, totalement dépassée au début, en juin, de l'offensive de l'EI.

En attendant, la coalition multiplie les raids -plus de 140 uniquement à Kobané depuis fin septembre- et s'appuie sur les Kurdes, devenus ses meilleurs alliés dans la lutte contre l'EI.

A Téhéran, le président Hassan Rohani a reçu mardi le nouveau Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi, pour discuter de la lutte contre l'EI.

Les jihadistes sont "une menace pour la région, et ces groupes terroristes tentent de créer la division entre chiites et sunnites", a déclaré M. Abadi, dont c'est la première visite en Iran depuis sa prise de fonction.

Depuis juin, Téhéran a fourni des armes aux combattants kurdes et envoyé des conseillers militaires auprès des forces de Bagdad, mais nie la présence de troupes au sol. 

Par ailleurs à Bagdad, deux attentats à la voiture piégée ont tué mardi au moins douze personnes dans un quartier chiite, nouvelle attaque ciblée à l'approche de l'importante grande fête chiite de l'Achoura à la fin de la semaine.

 

Pas encore de peshmergas à Kobané

La région autonome du Kurdistan irakien a promis d'envoyer des hommes à Kobané après le feu vert donné par la Turquie au passage des peshmergas (combattants kurdes) par sa frontière.

"Nous avons des jeunes Kurdes originaires du Kurdistan occidental (la Syrie, NDLR) que nous avons entraînés au Kurdistan (irakien). Nous allons les envoyer au combat", a déclaré à l'AFP Halgord Hekmet, porte-parole des peshmergas.

Mais "nous n'avons pas d'autres forces à envoyer", a-t-il souligné, l'Irak étant lui-même en proie depuis le 9 juin à une offensive de l'EI, qui s'est emparé de vastes pans de territoire en Irak et en Syrie.

Idris Nassen, le responsable de Kobané, a indiqué mardi qu'aucun peshmerga n'était encore arrivé dans la ville. "Nous n'avons aucune information à ce sujet".

Washington a salué la décision d'Ankara qui, malgré les pressions de ses alliés, a jusqu'à présent refusé toute intervention militaire pour aider les combattants kurdes de Syrie, estimant que cela ne ferait que renforcer le président syrien Bachar al-Assad, sa bête noire.

Les Etats-Unis entendent continuer de discuter avec la Turquie pour l'impliquer davantage contre l'EI, un groupe fort de dizaines de milliers d'hommes et responsable de terribles exactions -viols, rapts, exécutions, décapitations- dans le "califat" qu'il a proclamé fin juin sur les régions sous son contrôle en Irak et en Syrie.

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