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Un jihadiste breton probablement tué par un missile américain

Des jihadistes du Front al-Nosra en Syrie. Illustration. [ARCHIVES AFP]

Le père de David Daoud Drugeon, jeune breton converti à l'islam devenu artificier pour le groupe jihadiste Khorassan et probablement tué par une frappe américaine en Syrie, a expliqué jeudi que son fils voulait "mourir en martyr".

 

Patrice Drugeon a appris la mort possible de son fils jeudi 6 novembre par les médias, qu'il a reçus à son domicile de Meucon, dans la banlieue de Vannes.

"A l'heure où on parle, je n'ai rien d'officiel de l'Etat français ou de l'Etat américain sur la mort de David, mon fils qui a 25 ans, tué cette nuit par un drone", a-t-il déclaré à l'AFP.

Un responsable du Pentagone a affirmé que David Drugeon avait probablement été tué mais que la confirmation de sa mort nécessiterait un peu de temps.

 

L’hypothèse du missile

"J'ai une lueur d'espoir parce qu'on ne m'a pas confirmé sa mort (...), mais vu le déferlement de presse et de médias actuellement, malheureusement tout laisse croire qu'il aurait été tué par un missile", a reconnu son père, en montrant des photos de son fils alors tout jeune, en maillot de foot devant un sapin de Noël ou à la piscine.

Dans une lettre, qui constitue le dernier signe de vie adressé en 2010 à son père, David Drugeon déclare: "on se retrouvera dans l'au-delà et je mourrai en martyr". "Une phrase qui me marque dans le coeur depuis 2010", a souligné Patrice Drugeon.

"Je n'ai pas de mots, les mots me manquent mais comme il m'avait dit : il aurait aimé mourir en martyr. Mais si c'est ça, à 25 ans, mourir en martyr, tout ça pour quoi?", a demandé M. Drugeon.

"Il est parti le 17 avril 2010 d'ici, pour moi, il partait en école coranique en Egypte, et il revenait soit à l'été, soit à Noël. Je lui ai dit "au revoir", je ne lui ai pas dit "adieu"", a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision française France 2.

 

Expert en explosifs

Apprenant que son fils était devenu un expert en explosifs, M. Drugeon s'exclame: "ça m'a fait froid dans le dos (...). Jamais j'aurais imaginé qu'il montre cette voie-là, cette voie de la guerre, de la bombe, de l'envie de tuer".

Son fils s'est converti très jeune à l'islam, a-t-il expliqué: "13 ans, vous imaginez? On était en divorce avec sa maman, mais j'avais de bonnes relations avec David et son frère aussi, il n'y avait pas de problème. Je l'ai vu se convertir, mais il était modéré".

"Il a été baptisé, il avait reçu une éducation européenne, avec des parents qui ont la foi chrétienne, et... la dérive", a poursuivi le père, un chauffeur de bus de l'agglomération de Vannes.

Dans la dernière lettre de David, "il y avait deux ou trois phrases qui me disaient qu'il allait bien, qu'il était en bonne santé, que la voie de l'islam était une bonne voie et qu'il priait pour moi, qu'il pensait à moi à la famille, mais que si on se retrouvait c'était dans l'au-delà...", a-t-il ajouté.

"Je dis aux parents de vraiment faire attention à leurs enfants, de les écouter, de parler avec eux, de les dissuader de partir au jihad, parce que d'apprendre la mort de son fils sur l'internet c'est quelque chose de très dur, très fort et je le souhaite à personne", a déclaré M. Drugeon à l'AFP.

"Jamais je n'aurais pensé qu'il puisse faire ça et voilà ou ça en est arrivé maintenant. Jamais je n'aurais imaginé son destin et sa voie", a-t-il confié.

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