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Dans un contexte houleux, la chef de la diplomatie européenne à Gaza

Une femme palestinienne marche au milieu de ruines près de Gaza City, le 6 août 2014.[Mahmud Hams / AFP]

Les heurts entre Palestiniens et policiers israéliens se sont poursuivis dans la nuit à Jérusalem-Est alors qu'un Arabe israélien a été tué samedi par la police dans le nord du pays, déclenchant d'autres affrontements. A Gaza, le chef de la diplomatie européenne a de son côté affirmé qu'il fallait 'un Etat palestinien"

 

Dans ce contexte houleux, la nouvelle chef de la diplomatie européenne se trouvait samedi à Gaza plaider pour une reprise des discussions de paix.

Sur place, elle a affirmé lors d'une conférence de presse à Gaza qu'"il faut un Etat palestinien, c'est l'objectif, et cette position est partagée par toute l'Union européenne", arguant que "le monde ne supportera pas une quatrième guerre".

 

Nuit de violences

Comme toutes les nuits depuis plus de deux semaines, des affrontements ont opposé jeunes Palestiniens jetant des pierres et des pétards sur des policiers israéliens répliquant à coup de balles en caoutchouc, de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes.

Ces heurts ont été particulièrement violents dans le camp de réfugiés de Chouafat, un dédale de ruelles où s'entassent de nombreux Palestiniens et accolé au mur israélien qui sépare Jérusalem-Est de la Cisjordanie occupée.

Les déflagrations ont également résonné toute la nuit dans la Vieille Ville toujours quadrillée par la police israélienne ainsi que dans différents quartiers palestiniens, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La Vieille ville, haut lieu touristique où se côtoient les pèlerins venus du monde entier pour visiter les lieux saints des trois religions monothéistes, est au coeur de toutes les tensions.

Elle a été gagnée par les heurts et les violences lorsque les extrémistes juifs ont renforcé leur campagne pour réclamer un bouleversement du statu quo entériné en 1967 qui leur permet de se rendre sur l'esplanade des Mosquées qui surplombe le Mur des Lamentations sans toutefois avoir le droit d'y prier.

Ces militants ultra religieux ont récemment multiplié les visites sur le troisième lieu saint de l'islam, déclenchant de violents heurts avec les Palestiniens qui estiment répondre à une énième tentative de les évincer de Jérusalem-Est dont ils veulent faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

Vendredi, la prière musulmans hebdomadaire s'y est déroulé sans incident, la police israélienne ayant toutefois interdit aux hommes de moins de 35 ans de se rendre sur l'esplanade.

 

Heurts dans un village arabe israélien

Plus au nord, c'est un village arabe d'Israël, Kfar Kana, qui s'est embrasé après que la police israélienne a abattu à l'aube un jeune qui s'opposait à l'arrestation d'un de ses proches pour des faits de droit commun.

La police, qui affirme que Kheir Hamdane, 22 ans, menaçait les officiers avec un couteau, a indiqué que ses membres avaient ouvert le feu sur lui et qu'il était ensuite décédé lors de son transfert à l'hôpital.

A la mi-journée, des heurts opposaient toujours la police à des jeunes ayant érigé des barricades et mis le feu à des pneus à l'entrée du village, a ajouté la police. Comme à chaque incident de ce type, les rideaux des magasins sont restés baissés en signe de protestation.

Les Arabes israéliens, descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la création d'Israël en 1948, représentent aujourd'hui 20% de la population. Ils se sont pour le moment tenus à l'écart des violences qui secouent Jérusalem-Est et la Cisjordanie occupée.

 

Abbas réunit la direction palestinienne

L'enclave palestinienne, où s'entassent 1,8 million de Gazaouis coincés entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, a été secouée vendredi par une série d'attentats visant les dirigeants du Fatah du président Mahmoud Abbas, faisant craindre un retour des violences fratricides dans ce territoire dont le Hamas islamiste avait pris le contrôle par la force en 2007 au prix d'une quasi-guerre civile avec le Fatah.

Ces attaques ont poussé le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, et plusieurs membres de son gouvernement né de la réconciliation entre les deux poids lourds de la politique palestinienne, à annuler sa visite à Gaza. Il devrait toutefois rencontrer Mme Mogherini à Ramallah en soirée.

De son côté, le président Mahmoud Abbas, également chef du Fatah, doit se réunir à la mi-journée avec la direction palestinienne et pourrait évoquer ces attaques qui ont notamment visé les préparatifs des commémorations à Gaza du dixième anniversaire de la mort de son illustre prédécesseur Yasser Arafat.

 

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