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L'Ukraine dit se préparer au combat

Un avion de chasse ukrainien. (Photo d'illustration)[AFP]

L'Ukraine a dit mercredi se préparer au combat en réaction à une concentration des troupes russes et des forces rebelles dans l'est de son territoire, où l'Otan a confirmé la présence de convois militaires venus de Russie.

 

Face à l'escalade militaire qui fait craindre une guerre de grande ampleur, le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir d'urgence à 19H30 GMT pour discuter de la crise ukrainienne et entendre des représentants de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) chargée d'observer l'application du cessez-le-feu conclu en septembre par Kiev et les séparatistes, aujourd'hui moribond.

"Nous observons un renforcement de la part des groupes terroristes (les insurgés dans la terminologie de Kiev, NDLR) ainsi que de la part de la Russie. Nous observons leurs mouvements, nous savons où ils se trouvent et nous nous attendons à des agissements imprévisibles de leur part", a déclaré le ministre ukrainien de la Défense, Stepan Poltorak.

"Notre principale tâche est de nous préparer au combat", a-t-il ajouté, annonçant au cours d'un conseil des ministres, le redéploiement des troupes ukrainiennes. Pour la première fois depuis la trêve du 5 septembre, l'Otan a confirmé mercredi l'entrée de convois militaires russes dans l'est de l'Ukraine.

Ces deux derniers jours, "nous avons vu des colonnes d'équipements russes, des chars russes, des systèmes de défense antiaérienne russes, de l'artillerie russe, et des troupes de combat russes entrant en Ukraine", a déclaré le commandant en chef de l'Alliance atlantique, Philip Breedlove, en déplacement à Sofia.

 

Des démentis obstinés de la Russie

Depuis vendredi, l'Ukraine dénonce l'entrée sur son territoire de matériels lourds à partir de la Russie. Moscou a obstinément démenti dans le passé toute implication dans les affrontements chez son voisin.

Le gouvernement ukrainien a annoncé mercredi le renforcement de la sécurité autour de Marioupol, port stratégique sur la mer d'Azov que les rebelles avaient désigné comme étant leur prochaine cible, et des installations stratégiques telles que les centrales nucléaires et les gazoducs.

Selon un porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko, des mouvements de convois militaires ont été observés près de Novoazovsk, ville proche de Marioupol et qui pourrait servir de base à une éventuelle offensive des insurgés sur ce port.

Bastion rebelle, Donetsk a été secoué mercredi pendant quelques heures par des tirs d'artillerie plus intenses qu'au cours des derniers jours, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.

 

"Lignes rouges" franchies

L'Ukraine devait faire mercredi soir l'objet d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU qui devait entendre le chef de la mission de l'OSCE, Ertugrul Apakan, et une autre représentante de l'organisation, Heidi Tagliavini.

"Je pense que l'ONU devrait être informée du fait que la Russie projette une invasion de grande ampleur en Ukraine", a écrit mardi l'ambassadeur d'Ukraine à l'ONU, Iouri Sergueïev, sur son compte Twitter. "Les derniers faits ne laissent aucun doute", a-t-il estimé.

Le même jour, l'OSCE a mis en garde contre le risque croissant d'une escalade militaire, après avoir elle aussi fait état de convois militaires et de chars dans l'est de l'Ukraine le week-end dernier.

Les hostilités ont gagné en intensité depuis les élections organisées le 2 novembre dans les zones séparatistes, un scrutin rejeté par Kiev et l'Occident, mais reconnu de facto par la Russie.

Accusant Moscou d'avoir "franchi des centaines de lignes rouges" dans la crise ukrainienne, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a appelé la communauté internationale à "cesser de souffrir de daltonisme géopolitique", jugeant que l'Occident n'avait pas été assez ferme.

Mardi, la chancelière allemande Angela Merkel a indiqué que l'Union européenne ne prévoyait pas de nouvelles sanctions contre la Russie, mis à part la possibilité d'allonger la liste des responsables ukrainiens prorusses visés par les sanctions existantes.

Le dossier doit être abordé pendant une rencontre ministérielle à Bruxelles lundi prochain. L'Ukraine où plus de 4.000 personnes ont péri depuis le début des hostilités en avril, a été mardi au coeur de l'activité diplomatique internationale.

Outre un entretien téléphonique entre Mme Merkel et le président ukrainien Petro Porochenko, le sujet a été abordé par les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine en marge d'un sommet des dirigeants d'Asie-Pacifique à Pékin.

 

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