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Deux policiers assassinés à New York

Une voiture de la police new-yorkaise (Illustration). [MEHDI TAAMALLAH / AFP]

 Deux policiers ont été tués par balles samedi après-midi à New York dans leur voiture, "assassinés" par un homme de 28 ans qui s'est ensuite suicidé, a annoncé dans la soirée le chef de la police de New York.

 

L'attaque a eu lieu à Brooklyn, dans le quartier de Bedford Stuyvesant à 14H50 locales (19H50 GMT), dans le contexte de manifestations à répétition à New York, après la récente décision d'un grand jury de ne pas poursuivre un policier impliqué dans la mort d'un père de famille noir, Eric Garner.

Le tueur, identifié comme Ismaaiyl Brinsley, 28 ans, a tiré à plusieurs reprises sur les policiers, qui étaient assis dans leur voiture, à travers la fenêtre du passager, les atteignant à la tête.

"Ils ont été tués par balle, sans avertissement. Ils ont été purement et simplement assassinés", a déclaré le chef de la police Bill Bratton, lors d'une conférence de presse, précisant que le meurtrier, qui n'aurait selon lui pas de lien terroriste, était venu de la ville de Baltimore, à 300 km au sud de New York.

Pris en chasse par d'autres policiers alors qu'il s'enfuyait à pied, il a mis fin à ses jours sur un quai de métro à proximité, a ajouté le chef de la police.

 

Police traumatisée    

Selon M. Bratton, il avait auparavant posté sur les réseaux sociaux des commentaires très hostiles à la police. Il y mentionnait Eric Garner et Michael Brown, un jeune noir tué par la police à Ferguson (Missouri) en août, selon les médias locaux.

Le double meurtre a profondément traumatisé la plus importante force de police des Etats-Unis, dont deux membres avaient déjà été attaqués le 24 octobre par un homme armé d'une hachette. L'un de ces policiers avait été grièvement blessé, l'autre plus légèrement, et M. Bratton avait à l'époque évoqué un acte de terrorisme.

Le maire de New York Bill de Blasio, démocrate dont les relations sont difficiles avec sa police, a lui aussi dénoncé samedi soir un "assassinat ressemblant à une exécution". 

Le procureur de l'Etat de New York Eric Schneiderman a évoqué un "acte affreux de violence" et de nombreux policiers des différents commissariats de New York ont exprimé leur choc sur Twitter, envoyant condoléances et prières aux familles des victimes. 

C'est la septième fois depuis 1972 que des policiers travaillant à deux sont ainsi tués à New York, selon M. Bratton.

Le meurtrier avait aussi blessé par balle samedi matin son ex-petite amie à Baltimore, avant de partir pour New York, a indiqué M. Bratton. Il a expliqué que Brinsley utilisait apparemment le compte instagram de la jeune femme pour ses commentaires anti-police.

 

Un double meurtre qui intervient dans un contexte tendu

Ce double meurtre intervient dans le contexte tendu de l'affaire Eric Garner, et après la mort d'un autre Noir non armé, tué dans la cage d'escalier obscure d'une HLM de Brooklyn le 20 novembre par un policier débutant. M. Bratton avait reconnu que la victime, Akai Gurley, était complètement innocente. Eric Garner, père de six enfants soupçonné de vente illégale de cigarettes, était lui mort en juillet dernier lors d'une interpellation musclée à Staten Island, un des arrondissements de New York. Au début du mois, un grand jury a estimé qu'il n'y avait pas lieu de poursuivre le policier vu sur une vidéo amateur comprimer le cou d'Eric Garner pour le faire tomber à terre. Garner s'était plaint à plusieurs reprises de ne pas pouvoir respirer avant de perdre connaissance. De nombreuses manifestations de protestation ont eu lieu à New York depuis la décision du grand jury, sans incident majeur, ainsi que dans d'autres villes américaines. La dernière à New York a eu lieu vendredi soir.

Le pasteur Al Sharpton, figure des droits civiques, très proche des familles Brown et Garner, a dénoncé samedi soir toute association entre la mort des policiers et l'affaire Garner. "J'ai parlé avec la famille Garner et nous sommes scandalisés par les informations sur la mort des policiers à Brooklyn. Toute utilisation du nom d'Eric Garner ou Michael Brown, en relation avec toute violence ou meurtre de policier est répréhensible et va contre la poursuite de la justice dans ces deux affaires", a-t-il écrit dans un communiqué.

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